Skip to main content

L’irruption identitaire

‘’Eruption’’ serait peut-être plus exact, se dit Jonathan.
L’obsession sociétale généralisée pour ‘’l’identité’’, lui apparaissait à la réflexion si soudaine, si impérieuse, qu’elle s’apparentait autant à un phénomène volcanique brutal qu’à l’arrivée inopinée d’une interrogation nouvelle sur la vie contemporaine.
Encore peu de temps auparavant, ce concept ne concernait que quelques spécialistes, sociologues, ou designers, ou psychologues.
Mais le changement, le changement de braquet du changement lui-même, son accélération continue, dans tous les domaines, a généré partout sur une planète interconnectée, cette quête identitaire irrépressible.
Et partout sont apparues des réponses simples à cette recherche existentielle. 
Consultation populaire à fort relent populiste, résurgence radicalisée de l’appartenance religieuse, rejet de ‘’l’autre’’ ouvrant la voie au racisme ordinaire et à ’’l’anti….’’ noir, juif,  arabe, au choix.
Réponses ignorant toutes, la complexité intrinsèque du phénomène identitaire.
‘’Identité’’, venant de ‘’idem’’. Le même. L’identité est permanence. C’est un état, ce qui demeure intangible, identique, à travers le temps qui passe.
Jonathan, sans savoir exactement pourquoi, vit remonter le souvenir des vers de Gérard de Nerval :
‘’La treizième revient….C’est encore la première.
Et c’est encore la Seule,-ou c’est le seul moment’’
Mais, à l’opposé, l’identité n’est pas que statique, elle est aussi action. Elle est l’élément moteur qui permet à cet état de se perpétuer, de s’adapter, de préserver la fidélité à soi-même au cours de ce temps qui passe.
Elle n’est pas un repli, c’est un devoir, le devoir d’identité.
Conscient du caractère essentiel de la demande identitaire, en même temps que de la nécessité d’appréhender sans a priori l’identité dans toute sa profondeur, Jonathan, après s’être fait les dents sur l’étude de l’identité d’Israël,  effectua une plongée dans les identités combinées de la France et de l’Europe.
Et, se dit-il, Telavivre en mérite bien la primeur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *