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avril 2015 – Identiscope – Claude Meillet
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Mois : avril 2015

Mère Europe


Jonathan déplaça le projecteur.
Ou plutôt, il agrandit la focale. Il déborda des frontières de la France et l’agrandit à celles de l’Europe.

De façon homothétique, les décalages observés pour la France se reproduisaient, à l’analyse, pour l’Europe.
Décalage passé/présent : grand espoir transformé en désespérance, source des grands principes de vie publique actuellement en plein errements de structure politique, tentant d’imposer une Europe unie à une Europe polycentrique, opposant un esprit de défiance à un héritage humaniste, l’Europe, veuve de son statut d’éclaireuse du monde passé lutte pour rester dans la lumière du monde actuel.
Décalage identité voulue, identité perçue : l’Europe populaire, profonde, historique, qui disparaît sous l’Europe récente, étatique, artificielle, le handicap de la cristallisation des spécificités nationales, l’universel des sciences, de la philosophie, de l’éthique évanoui pour des Européens au regard effaré, vide, sans idéaux transcendantaux, illustrent la difficulté à superposer l’Europe de la réalité et l’Europe idéale.
Décalage culture et société : Europe du sud catholique et Europe du Nord protestante, construction économique en souffrance d’une vision explicite, la matrice gréco-romaine et judéo-chrétienne attaquée par un islamisme radical, opposition centralisme/fédéralisme, multiculturalisme et mondialisation de l’ère internet, tous font apparaître un modèle européen coupé de ses racines, en quête d’une âme collective.
Décalage Europe et mondialisation : une Allemagne de nouveau dominatrice mais interdite de message universel par l’effroyable aventure nazi, un affaiblissement constant économique, politique, militaire de l’Europe la marginalisant par rapport à l’effet de masse, l’attractivité des autres ensembles géostratégiques, mettent en lumière la nécessité pour l’Europe d’affirmer sa spécificité, son rôle, son poids, dans l’échiquier mondial.
Décalage pessimisme et réalité : un bazar économico-politique dissimulant l’existence effective d’une Europe de la médecine, des sciences, de l’éducation, de la culture, une interrogation interne contrastant avec la certitude à l’échelle du monde qu’elle représente un fait sans retour, des Européens qui aiment l’Europe mais pas son mode de fonctionnement, la conjugaison de la force de la place financière anglaise à la puissance économique allemande et à l’attractivité du style de vie français, confirment, sous l’apparence de la fragilité et de l’artifice, l’enracinement actif d’une société européenne en pleine germination.

Là encore, le diagnostic s’imposa.
Mère ignorée des démocraties du monde, dépourvue de ses racines anciennes comme d’une âme nouvelle, indécise et cependant en mouvement, l’avenir identitaire de l’Europe relève de fait, de sa capacité à fonder sa légitimité au temps présent sur le contenu régénéré de son temps passé.
L’Europe doit rebâtir son statut et son identité à partir de son statut historique de mère fondatrice. En inversant le rapport actuel avec les nations qui la composent, non plus en construisant une maison neuve mais en les invitant à rentrer à la maison de famille, en retrouvant les principes initiaux de la vie commune.
Et vis-à-vis des nations extérieures, en reprenant son rôle de promotrice des idéaux de vie collective.

Jonathan sentit arriver, au bout du diagnostic, la réponse identitaire, le concept d’identité.
La Terre Mère
Il restitue l’Europe dans sa dimension historique.
Il lui redonne sa charge d’universel, sa place originelle dans l’histoire du monde.
Il donne au projet européen, politique, économique, administratif, social, culturel, un substrat conceptuel et spirituel authentique.
Il inscrit le rassemblement des nations européennes non seulement dans un effet de réalisme et de rationalisation mais aussi comme un ‘’retour à la maison’’ d’enfants adultes éparpillés, dans une dimension aussi émotionnelle.
Il inverse la relation Europe/Etats-nations en conduisant non plus à demander ce que leur apporte l’Europe mais ce qu’ils peuvent apporter à l’Europe.

Le système identitaire coula ensuite ’’de source’’.

Concept                                LA TERRE MERE

Notions fondatrices               PENSEE                            FORCE                           FAMILLE
                                              Humanisme                        Equilibre                         Partage
                                              Vision                                 Poids                               Racines
                                              Création                              Universel                         Héritage

Style                                     EPUREE                              PUISSANT                    HUMAIN

Jonathan respira.
Le double ensemble identitaire, pour la France et pour l’Europe, avait pris forme.
Il savait qu’il devait la garder, lui, la forme, pour donner le mode d’emploi des deux systèmes d’identité.
Sous peine d’en faire des objets identitaires non identifiés.

France : retour vers le futur

Jonathan relisait de temps à autre, ‘’L’âme des peuples’’, petit livre fulgurant écrit par André Siegfried, un de ses guides pour démêler les choses.
Beaucoup plus parlant que ce mot si ambigu, identité.
Armé de sa certitude – la France doit puiser dans sa richesse originelle les forces de revitalisation de son identité, André Siegfried dirait sans doute, retrouver son âme – il dirigea vers elle son point de focalisation.


Tout d’abord, décalage histoire/présent : conscience grandissante d’un écart entre un héritage historique prestigieux et un délitement contemporain, et installation d’un sentiment croissant de dissolution d’une richesse identitaire passée.
Décalage identité voulue et identité perçue, ensuite : le remplacement du sentiment national par le sentimentalisme et de l’histoire par le roman médiatique, constituent ensemble la source d’une frustration interne et d’une désillusion externe vis-à-vis de l’image France.
Décalage culture et société, encore : vide sociologique créé par l’effondrement du catholicisme et du communisme, écart exponentiel entre les principes de liberté, égalité, fraternité et une réalité clivante, riches/pauvres, actifs/sans emploi, bien-vivre/mal vivre, tradition diversité/peur islamisation.
Décalage France et mondialisation : repli hexagonal à contretemps de l’irrésistible globalisation, insertion européenne et altération de souveraineté, social protecteur et économie à encéphalogramme plat.
Décalage pessimisme et réalité : économie anémique, sondages alarmistes, tradition de l’auto dénigrement, masquant démographie positive, haut niveau médical, scientifique, éducatif, surmédiatisation du déclin contredit par le nombre de grands groupes mondiaux, la multiplication de start-up, la position forte en haute technologie, la culture du bien-être tempérant le tout avoir.
Tout chaud se son analyse, Jonathan s’engouffra dans le diagnostic.
L’identité de la France doit être recréée. Non pas inventée, comme pour une jeune nation, mais réinventée à partir du temps retrouvé, de son passé délaissé.
Elle doit jeter un pont entre le temps retrouvé et le monde contemporain, ‘’persévérer dans son être’’ et ‘’ressusciter l’avenir d’une longue mémoire’’ pour reprendre une double citation.
Et le concept d’identité s’imposa : L’Humanisme Le maître André Siegfried aurait dit ‘’l’âme de la France’’.
Il capitalise sur un contenu identitaire dormant en interne et sous-jacent à l’extérieur. Il est différenciant car positionné sur l’être dans un univers devenu celui de l’avoir, exprime une vérité historique et la réalité d’un principe de vie. Il situe l’exigence identitaire au plus haut niveau, dans un effort radical de réinvention. Il relie l’identité historique de la France à l’identité historique de l’Europe. Il manifeste une audace retrouvée pour le pays lui-même et non plus dans une prétention universelle. Il établit le lien entre la tradition française de renaissance et l’univers du digital, d’internet et de l’image.
Dans la foulée, Jonathan lança la structuration su système identitaire.
Concept identitaire : HUMANISME
Notions fondatrices : Liberté Egalité Fraternité
Entrepreneur Engagement Bien-être
Ouverture Devoir Culture
Ambition Efficacité Emotion
Style ACTIF CONCRET HUMAIN
Ouf !
Conscient de l’apparence d’idéal, on allait lui dire idéaliste, de la conclusion de cette étude identitaire, Jonathan se raffermit dans sa position de débat, sinon de combat.
L’identité n’est pas un état. Elle est action. L’humanisme pour la France doit redevenir principe d’action.
‘’Vaste programme’’ aurait dit le Général.


par Clm pour Tel-Avivre

France/Europe, à la recherche du temps perdu

Pourquoi mener en simultané la double recherche identitaire ? Simplement parce que, qu’on le veuille ou non, la réalité européenne s’est installée. Inévitablement, l’Europe influe sur les identités nationales qu’elle recouvre, comme elle influe sur la vie des Etats, la vie des citoyens.


Jonathan connaissait les clés du bon aboutissement de son étude.Et la première d’entre elles. D’abord, se laver la tête. Examiner la situation identitaire le plus objectivement possible, en dehors de tout cliché, de tout préjugé. Il s’immergea. Interviews qualitatifs, confidentiels. Potasser tous azimuts, livres, articles, sites, études. Puis, foin de neutralité, il exerça alors son ‘’droit de regard’’ sur la photographie ainsi obtenue. Il vit monter, au fur et à mesure de son analyse, les quelques pixels majeurs lui donnant son sens.
Et, de lui-même, le diagnostic s’imposa.
La France comme l’Europe, toutes deux sont confrontées à la nécessité vitale d’ajuster leur curseur identitaire au règlement du curseur du temps.
Outre leur communauté de destin actuel, elles partagent la particularité d’un enracinement historique, d’une échelle différente mais pour toutes deux très ancien. Toutes deux sont confrontées à un temps nouveau de rupture radicale. Elles subissent conjointement un décalage existentiel.
Pour la France, le déclassement d’éclaireur du monde, entraînant frustration, nostalgie, fragilisation économique, sociale, culturelle, décrédibilisation du politique, mais avec un rebond récent moderniste.
Pour l’Europe, la perte d’une richesse identitaire passée, un écart grandissant entre l’idéal historique et un réel désincarné, une vacance spirituelle, une non-affirmation de soi, mais avec les germes d’une floraison nouvelle.
La France et l’Europe sont donc contraintes, sous peine de déchéance continue, de se réinventer au sein de la reconfiguration du monde en cours.
Chacune, au regard de son historique propre, doit redécouvrir et revitaliser ses spécificités enfouies du temps passé et réactiver les lignes de force de son identité permanente.
Jonathan se dit que la suite devrait vous intéresser ….

par Clm pour Tel-Avivre –

France/Europe, à la recherche du temps perdu

France ET Europe.
Pourquoi mener en simultané la double recherche identitaire ?
Simplement parce que, qu’on le veuille ou non, la réalité européenne s’est installée. Inévitablement, l’Europe influe sur les identités nationales qu’elle recouvre, comme elle influe sur la vie des Etats, la vie des citoyens.
Jonathan connaissait les clés du bon aboutissement de son étude.
Et la première d’entre elles. D’abord, se laver la tête. Examiner la situation identitaire le plus objectivement possible, en dehors de tout cliché, de tout préjugé.
Il s’immergea. Interviews qualitatifs, confidentiels. Potasser tous azimuts, livres, articles, sites, études.
Puis, foin de neutralité, il exerça alors son ‘’droit de regard’’ sur la photographie ainsi obtenue. Il vit monter, au fur et à mesure de son analyse, les quelques pixels majeurs lui donnant son sens.
Et, de lui-même, le diagnostic s’imposa.
La France comme l’Europe, toutes deux sont confrontées à la nécessité vitale d’ajuster leur curseur identitaire au règlement du curseur du temps. 
Outre leur communauté de destin actuel, elles partagent la particularité d’un enracinement historique, d’une échelle différente mais pour toutes deux très ancien.
Toutes deux sont confrontées à un temps nouveau de rupture radicale. Elles subissent conjointement un décalage existentiel.
Pour la France, le déclassement d’éclaireur du monde, entraînant frustration, nostalgie, fragilisation économique, sociale, culturelle, décrédibilisation du politique, mais avec un rebond récent moderniste.
Pour l’Europe, la perte d’une richesse identitaire passée, un écart grandissant entre l’idéal historique et un réel désincarné, une vacance spirituelle, une non-affirmation de soi, mais avec les germes d’une floraison nouvelle.
La France et l’Europe sont donc contraintes, sous peine de déchéance continue, de se réinventer au sein de la reconfiguration du monde en cours.
Chacune, au regard de son historique propre, doit redécouvrir et revitaliser ses spécificités enfouies du temps passé et réactiver les lignes de force de son identité permanente.

Jonathan se dit que la suite devrait intéresser Hervé.

L’irruption identitaire

‘’Eruption’’ serait peut-être plus exact, se dit Jonathan.
L’obsession sociétale généralisée pour ‘’l’identité’’, lui apparaissait à la réflexion si soudaine, si impérieuse, qu’elle s’apparentait autant à un phénomène volcanique brutal qu’à l’arrivée inopinée d’une interrogation nouvelle sur la vie contemporaine.
Encore peu de temps auparavant, ce concept ne concernait que quelques spécialistes, sociologues, ou designers, ou psychologues.
Mais le changement, le changement de braquet du changement lui-même, son accélération continue, dans tous les domaines, a généré partout sur une planète interconnectée, cette quête identitaire irrépressible.
Et partout sont apparues des réponses simples à cette recherche existentielle. 
Consultation populaire à fort relent populiste, résurgence radicalisée de l’appartenance religieuse, rejet de ‘’l’autre’’ ouvrant la voie au racisme ordinaire et à ’’l’anti….’’ noir, juif,  arabe, au choix.
Réponses ignorant toutes, la complexité intrinsèque du phénomène identitaire.
‘’Identité’’, venant de ‘’idem’’. Le même. L’identité est permanence. C’est un état, ce qui demeure intangible, identique, à travers le temps qui passe.
Jonathan, sans savoir exactement pourquoi, vit remonter le souvenir des vers de Gérard de Nerval :
‘’La treizième revient….C’est encore la première.
Et c’est encore la Seule,-ou c’est le seul moment’’
Mais, à l’opposé, l’identité n’est pas que statique, elle est aussi action. Elle est l’élément moteur qui permet à cet état de se perpétuer, de s’adapter, de préserver la fidélité à soi-même au cours de ce temps qui passe.
Elle n’est pas un repli, c’est un devoir, le devoir d’identité.
Conscient du caractère essentiel de la demande identitaire, en même temps que de la nécessité d’appréhender sans a priori l’identité dans toute sa profondeur, Jonathan, après s’être fait les dents sur l’étude de l’identité d’Israël,  effectua une plongée dans les identités combinées de la France et de l’Europe.
Et, se dit-il, Telavivre en mérite bien la primeur.

Irruption Identitaire

’Éruption’’ serait peut-être plus exact, se dit Jonathan.
L’obsession sociétale généralisée pour ‘’l’identité’’, lui apparaissait à la réflexion si soudaine, si impérieuse, qu’elle s’apparentait autant à un phénomène volcanique brutal qu’à l’arrivée inopinée d’une interrogation nouvelle sur la vie contemporaine.
Encore peu de temps auparavant, ce concept ne concernait que quelques spécialistes, sociologues, ou designers, ou psychologues.
Mais le changement, le changement de braquet du changement lui-même, son accélération continue, dans tous les domaines, a généré partout sur une planète interconnectée, cette quête identitaire irrépressible.








Et partout sont apparues des réponses simples à cette recherche existentielle.

Consultation populaire à fort relent populiste, résurgence radicalisée de l’appartenance religieuse, rejet de ‘’l’autre’’ ouvrant la voie au racisme ordinaire et à ’’l’anti….’’ noir, juif, arabe, au choix.
Réponses ignorant toutes, la complexité intrinsèque du phénomène identitaire.
‘’Identité’’, venant de ‘’idem’’. Le même. L’identité est permanence. C’est un état, ce qui demeure intangible, identique, à travers le temps qui passe.
Jonathan, sans savoir exactement pourquoi, vit remonter le souvenir des vers de Gérard de Nerval :
‘’La treizième revient….C’est encore la première.
Et c’est encore la Seule,-ou c’est le seul moment’’
Mais, à l’opposé, l’identité n’est pas que statique, elle est aussi action. Elle est l’élément moteur qui permet à cet état de se perpétuer, de s’adapter, de préserver la fidélité à soi-même au cours de ce temps qui passe.
Elle n’est pas un repli, c’est un devoir, le devoir d’identité.
Conscient du caractère essentiel de la demande identitaire, en même temps que de la nécessité d’appréhender sans a priori l’identité dans toute sa profondeur, Jonathan, après s’être fait les dents sur l’étude de l’identité d’Israël, effectua une plongée dans les identités combinées de la France et de l’Europe.
Et, se dit-il, Tel-Avivre en mérite bien la primeur.

par CLM pour Tel-Avivre

‘’Identité’’, mode d’emploi

L’irruption identitaire.
Ce serait peut-être même plus vrai de parler d’éruption identitaire, se disait Jonathan.
Pour bien traduire l’explosion de la notion ‘’d’identité’’, hors de ce monde souterrain en train de naître. Si complexe, si bouillonnant, si évolutif, si renversant qu’il en devient si effrayant.
Et pour pallier l’effroi, on se raccroche à la notion d’identité, si simple et si commode. Venant de ‘’idem’’ = le même. Qui permet de rester entre ‘’mêmes’’, exclusif des ‘’autres’’. Le même, qui occulte le changement, si perturbant.
Notion, en vérité, faussement simple, donc faussement commode.

Faussement simple parce que