France : retour vers le futur
Jonathan relisait de temps à autre, ‘’L’âme des peuples’’, petit livre fulgurant écrit par André Siegfried, un de ses guides pour démêler les choses.
Beaucoup plus parlant que ce mot si ambigu, identité.
Armé de sa certitude – la France doit puiser dans sa richesse originelle les forces de revitalisation de son identité, André Siegfried dirait sans doute, retrouver son âme – il dirigea vers elle son point de focalisation.
Tout d’abord, décalage histoire/présent : conscience grandissante d’un écart entre un héritage historique prestigieux et un délitement contemporain, et installation d’un sentiment croissant de dissolution d’une richesse identitaire passée.
Décalage identité voulue et identité perçue, ensuite : le remplacement du sentiment national par le sentimentalisme et de l’histoire par le roman médiatique, constituent ensemble la source d’une frustration interne et d’une désillusion externe vis-à-vis de l’image France.
Décalage culture et société, encore : vide sociologique créé par l’effondrement du catholicisme et du communisme, écart exponentiel entre les principes de liberté, égalité, fraternité et une réalité clivante, riches/pauvres, actifs/sans emploi, bien-vivre/mal vivre, tradition diversité/peur islamisation.
Décalage France et mondialisation : repli hexagonal à contretemps de l’irrésistible globalisation, insertion européenne et altération de souveraineté, social protecteur et économie à encéphalogramme plat.
Décalage pessimisme et réalité : économie anémique, sondages alarmistes, tradition de l’auto dénigrement, masquant démographie positive, haut niveau médical, scientifique, éducatif, surmédiatisation du déclin contredit par le nombre de grands groupes mondiaux, la multiplication de start-up, la position forte en haute technologie, la culture du bien-être tempérant le tout avoir.
Tout chaud se son analyse, Jonathan s’engouffra dans le diagnostic.
L’identité de la France doit être recréée. Non pas inventée, comme pour une jeune nation, mais réinventée à partir du temps retrouvé, de son passé délaissé.
Elle doit jeter un pont entre le temps retrouvé et le monde contemporain, ‘’persévérer dans son être’’ et ‘’ressusciter l’avenir d’une longue mémoire’’ pour reprendre une double citation.
Et le concept d’identité s’imposa : L’Humanisme Le maître André Siegfried aurait dit ‘’l’âme de la France’’.
Il capitalise sur un contenu identitaire dormant en interne et sous-jacent à l’extérieur. Il est différenciant car positionné sur l’être dans un univers devenu celui de l’avoir, exprime une vérité historique et la réalité d’un principe de vie. Il situe l’exigence identitaire au plus haut niveau, dans un effort radical de réinvention. Il relie l’identité historique de la France à l’identité historique de l’Europe. Il manifeste une audace retrouvée pour le pays lui-même et non plus dans une prétention universelle. Il établit le lien entre la tradition française de renaissance et l’univers du digital, d’internet et de l’image.
Dans la foulée, Jonathan lança la structuration su système identitaire.
Concept identitaire : HUMANISME
Notions fondatrices : Liberté Egalité Fraternité
Entrepreneur Engagement Bien-être
Ouverture Devoir Culture
Ambition Efficacité Emotion
Style ACTIF CONCRET HUMAIN
Ouf !
Conscient de l’apparence d’idéal, on allait lui dire idéaliste, de la conclusion de cette étude identitaire, Jonathan se raffermit dans sa position de débat, sinon de combat.
L’identité n’est pas un état. Elle est action. L’humanisme pour la France doit redevenir principe d’action.
‘’Vaste programme’’ aurait dit le Général.
par Clm pour Tel-Avivre–