Skip to main content

Déconnexion, vous avez dit déconnexion…

A qui se fier ?
Aux politiciens, aux journalistes, aux experts, aux protestataires, aux copains, au café du coin, aux penseurs, artistes ou écrivains,  ou à son propre jugement ?
A quelle aune faut-il apprécier la situation réelle, actuelle, d’Israël, se demandait Jonathan en se pinçant le menton.

Les politiciens, a priori les plus à même de faire connaître la situation et la nature exacte des questions qui se posent, apparaissent plus perdus dans des recherches autocentrées de prise de pouvoir, d’équilibre branlant de forces et de personnes, de coalitions de circonstance, que dans l’analyse fine du court, du moyen et encore moins du long terme du pays.
Idéologies évanescentes remplacées par des erzats de pensées, action structurée remplacée par la réaction à l’immédiat, sable mouvant des mutations géopolitiques, responsabilité critiquée allant jusqu’à la suspicion de malhonnêteté, manque d’anticipation, ….le politique lui semble ici comme ailleurs, déconnecté du pays social, économique, culturel et peut-être même militaire.
La politique doit se reconnecter au pays réel.

Les médias, peut-être ?
Hélas, eux aussi, encore plus, coincés dans l’accélération du temps, par l’avalanche d’informations, la recherche éperdue de sensationnel, la hantise de l’audience, par la concurrence nouvelle des réseaux internet, survolent presque toujours, répètent à satiété, traitent rarement en profondeur de façon non partisane.
Trouver la bonne focale ne sera pas facile.

Alors, les experts, en un peu tout, aux avis définitifs ?, Les maîtres à penser, impressionnants, tranchants, mais qui se répartissent dans un large panorama, du rouge au noir, de la catastrophe annoncée au succès affirmé ?
Lequel est le mieux branché sur la vraie vie, foisonnante, contrastée, compliquée,  de ce pays ?

Ou bien ces copains, de la droite, du centre ou de la gauche,  qui se livrent à des démonstrations et à des joutes enflammées ? Jusqu’au point de rupture, qui ne se produit heureusement jamais.
Quant aux discussions de cafés, imposées par la voix de stentor des israéliens et hautes en décibels des israéliennes, aussi passionnées soient-elles, elles relèvent plus du spectacle que de la méditation et se terminent généralement dans un consensus d’éclats de rire.
C’est de la connexion décontraction.  

Et pourtant, elle tourne, comme a dit naguère, Galilée, et comme se le répétait Jonathan.
La société israélienne, elle, pleinement connectée sur le monde moderne, maintient son train d’enfer, en dépit des crises qui secouent les pays occidentaux, les émergents. En dépit même des guerres comme celle de Gaza, des dangers régionaux, des opérations de boycott, de l’enlisement du conflit palestinien.
L’excellence en hi-tec, la floraison de start-up, l’amplification des exportations, la richesse culturelle, le développement urbain, les voyants restent au vert, sans compter la disponibilité des ressources gazières.
En même temps que les problèmes se cristallisent. Concentration de la richesse et accroissement de la pauvreté, difficultés de logement, frustration des minorités, latence des dangers aux frontières….

Un pays, donc, établi, vivant, empli de ses réussites et de ses échecs, passionné et passionnant.
Mais aussi un pays en manque de vigies qui lui soient connecté,  qui sachent interpréter sa trajectoire et anticiper sa projection.
Est-ce qu’il manquerait un pilote dans l’avion, se demanda Jonathan ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *