Skip to main content

Auteur/autrice : Claude Meillet

Dr Jekill and Mr Hyde

Le choc était toujours aussi fort.
Cette fois-ci, il avait suffi d’une comparaison faite par Lee Kuan Yew, le ‘’Kissinger de l’Asie’’, fondateur de Singapour et père de l’incroyable transformation de l’ïle, comparaison évoquée par la professeur Dominique Moïsi :
‘’Singapour est une synthèse réussie de ce que le continent asiatique peut faire de mieux. Israël est ailleurs. Il a toujours été considéré par son environnement régional comme un corps étranger’’
Et Moïsi rapportait, contrairement à Shimon Peres, Lee Kuan Yew ne pensais pas qu’Israël puisse jamais devenir pour le Moyen-Orient, l’équivalent  de ce que Singapour est devenu pour l’Asie, un modèle d’ouverture sur la modernité.
Toute révérence gardée, Jonathan d’habitude plus en retrait sur l’expression de son opinion, se laissa aller à estimer que la vision volontariste de Shimon Peres avait pour lui autant de crédit que le regard historico-passéiste du père du miracle asiatique.
Subitement, son interlocuteur, ami souriant, cultivé, ouvert, se transforma sous ses yeux en pourfendeur véhément de’’ l’aveuglement idéologique’’, de la’’ naïveté criminelle’’ de cette ‘’icone vieillissante du dialogue Israélo/palestinien’’.
A cette explosion verbale subite, s’ajoutât même une modification physique. La rougeur empourpra le visage d’habitude si serein, les veines du cou enflèrent et le regard se durcit sous des sourcils froncés.
Une nouvelle fois, Jonathan, consterné, constata. La politique est un virus qui, dès qu’il se glisse dans la pensée, provoque un effet déflagrant. Le mécanisme intellectuel se sclérose, le raisonnement se fige, le jugement se radicalise.
L’ami devient ennemi.
Et il rêva.
Il rêva d’une approche débarrassée de ce virus infernal.
D’une table ronde réunissant un ensemble israélo-palestinien de scientifiques, économistes,  sociologues, entrepreneurs, éducateurs….., excluant tout représentant politique, Israélien et Palestinien. Qui, rationnellement, objectivement, créativement, positivement, tenterait de démentir la prophétie de Lee Kuan Yew.

Pour que Dr Jekill se débarrasse de cet inévitable double, Mr Hyde.

Francitude / Europitude

Jonathan, le héros de Israélitude et des aventures théâtrales de Schlemil, part ici en double quête des identités de la France et de l’Europe. Initié par l’interview de personnalités diverses, la lecture d’écrivains et experts reconnus, il découvre le levier central et unique de «la recherche du temps perdu». Il peut alors révéler les concepts de « l’Humanisme » pour la France et de « Terre mère » pour l’Europe, qui sont porteurs de la part de la permanence identitaire. Jonathan propose ainsi deux systèmes identitaires qui intègrent cette continuité dans le changement du changement passé, présent et futur.

Francitude / Europitude offre ainsi à qui voudrait entrer dans l’appréhension du complexe, l’occasion d’oublier ses a priori. Une grille de compréhension et d’action pour la France et l’Europe.

Francitude / Europitude est disponible sur le site de son éditeur en ligne : 
edilivre.com 

ainsi que sur différents sites comme :
Amazon.com
Fnac.fr.

Intifada numéro 3 ?

Il n’est jamais trop tard
Les programmes des partis israéliens en compétition électorale, ont fait timidement leur apparition dans cette dernière ligne droite, inégalement d’ailleurs selon les uns et les autres.
Ces programmes qui devraient, dans une confrontation citoyenne et démocratique, servir de base au choix des électeurs, plutôt que la photogénie comparée des candidats ou que les attaques ad hominem de basse altitude.

Il est un peu tard, mais il serait malgré tout utile, pour ne pas dire essentiel, d’évoquer au moins et de traiter au mieux dans ces programmes, la situation des Bédouins israéliens.

Le long des trente premiers kilomètres de la route de Bersheva à la Mer morte, de part et d’autre, sont parsemées des séries d’ensembles, accumulations, villages, zones, on ne sait trop comment les qualifier à l’œil nu, de cabanes, cabanons, locaux, là encore on ne sait pas bien les nommer, faits de tôles, pierres, tissus, bois…..comment savoir, de passage.
Apparemment pas de poteaux électriques, de poteaux téléphoniques, et sait-on ?, d’arrivées d’eau. Quant aux écoles, centres médicaux, boutiques…., à première vue ?
Il s’agit, renseignement pris auprès du chauffeur, de Bédouins.
Des populations déracinées, déculturées, qui ont été déplacées de leurs lieux géographiques ancestraux. Pour être regroupées, posées là.
Comme une bombe à retardement.
Car, lorsqu’un déficit d’accompagnement, de programmation spécifique, adaptée, en matière d’éducation, de formation de santé,  d’assistance au développement économique devient manifeste, lorsque apparemment aucune préparation urbanistique, de logement, de liaison locale et régionale, aucune fourniture des services essentiels, eau, électricité, gaz, ne sont mises en œuvre, que se passe-t-il ?

Il faut bien vivre.
Alors s’installe dans ce vide abyssal, ce délaissement civique, une industrie de survie. L’industrie de la drogue, de la contrebande, du commerce illicite, à commencer peut-être par celui des armes.
Alors les mouvements aux aguets de toute situation fragilisée d’une communauté, de tout sentiment d’abandon, de frustration très profonde, s’introduise, se rendent présent, convaincant. Le Hamas, Daech peut-être, surement, disséminent, prospèrent là, grassement.
Le pire n’est jamais certain.
Mais le terrain est là.

Que nous pardonne ce qui est sans doute, on peut en tout cas l’espérer, une majorité silencieuse de la population bédouine, qui mobilise toute sa force culturelle, pour parvenir à vivre, survivre, à élever ses enfants, dans la dignité.

Mais il ne serait pas inutile  il serait peut-être même digne pour la société israélienne, que ses partis évoquent au moins, au mieux traitent, cette situations, des bédouins israéliens.

Les Bédouins israéliens: une bombe à retardement ?

Il n’est jamais trop tard
Les programmes des partis israéliens en compétition électorale ont fait timidement leur apparition dans cette dernière ligne droite, inégalement d’ailleurs selon les uns et les autres.
Ces programmes qui devraient, dans une confrontation citoyenne et démocratique, servir de base au choix des électeurs, plutôt que la photogénie comparée des candidats ou que les attaques ad hominem de basse altitude.
Il est un peu tard, mais il serait malgré tout utile, pour ne pas dire essentiel, d’évoquer au moins et de traiter au mieux dans ces programmes, la situation des Bédouins Israéliens.

Le long des trente premiers kilomètres de la route de Bersheva à la Mer morte, de part et d’autre, sont parsemées des séries d’ensembles, accumulations, villages, zones, on ne sait trop comment les qualifier à l’œil nu, de cabanes, cabanons, locaux, là encore on ne sait pas bien les nommer, faits de tôles, pierres, tissus, bois…..comment savoir, de passage.
Apparemment pas de poteaux électriques, de poteaux téléphoniques, et sait-on ?, d’arrivées d’eau. Quant aux écoles, centres médicaux, boutiques…., à première vue ?
Il s’agit, renseignement pris auprès du chauffeur, de Bédouins.
Des populations déracinées, déculturées, qui ont été déplacées de leurs lieux géographiques ancestraux. Pour être regroupées, posées là.
Comme une bombe à retardement.
Car, lorsqu’un déficit d’accompagnement, de programmation spécifique, adaptée, en matière d’éducation, de formation de santé, d’assistance au développement économique devient manifeste, lorsque apparemment aucune préparation urbanistique, de logement, de liaison locale et régionale, aucune fourniture des services essentiels, eau, électricité, gaz, ne sont mises en œuvre, que se passe-t-il ?
Il faut bien vivre.
Alors s’installe dans ce vide abyssal, ce délaissement civique, une industrie de survie. L’industrie de la drogue, de la contrebande, du commerce illicite, à commencer peut-être par celui des armes.
Alors les mouvements aux aguets de toute situation fragilisée d’une communauté, de tout sentiment d’abandon, de frustration très profonde, s’introduise, se rendent présent, convaincant. Le Hamas, Daech peut-être, surement, disséminent, prospèrent là, grassement.
Le pire n’est jamais certain.
Mais le terrain est là.
Que nous pardonne ce qui est sans doute, on peut en tout cas l’espérer, une majorité silencieuse de la population bédouine, qui mobilise toute sa force culturelle, pour parvenir à vivre, survivre, à élever ses enfants, dans la dignité.
Mais il ne serait pas inutile il serait peut-être même digne pour la société israélienne, que ses partis évoquent au moins, au mieux traitent, cette situations, des bédouins israéliens.


par Claude Meillet pour Tel-Avivre

Elections : il n’est jamais trop tard

Le niveau zéro
La pauvreté des discours, la transparence des programmes, la niaiserie des messages publicitaires, l’absence dramatique de créativité, la petitesse et le caractère caricatural des affrontements, le vide criant de ligne directrice, le manque de souffle, d’ambition, de vision, …..le paysage qu’offre cette période pré-électorale n’est que celui de la dérision.
En regard, la longue liste des questions posées par la société israélienne s’aligne, avide de propositions de réponses :
sociales avec l’accroissement exponentiel de l’écart riches/pauvres, la proportion déshonorante d’enfants et de foyers au-dessous du seuil de pauvreté, l’impossibilité d’accès à l’acquisition de logements pour les jeunes et la classe moyenne, l’affaiblissement graduel de la qualité et de la pertinence du système éducatif, …..économiques avec le risque de baisse de la performance antérieure israélienne, la difficulté de contrôle de l’omniprésent complexe militaro-industriel, sécuritaire avec l’enlisement continu de la situation israélo-palestinienne, l’évaluation et la gestion de la menace iranienne, l’addition des menaces aux frontières du pays, la puissance et l’attractivité grandissante de’’ Daesch’’ auprès des populations arabes palestiniennes mais aussi israéliennes, l’accroissement des actes terroristes sur le territoire,….. sociétales avec les évolutions et équilibres nouveaux à trouver avec les minorités musulmane, chrétienne, druze, avec les différentes strates de la population religieuse juive, la gestion de la relation de l’Etat israélien avec la diaspora juive, en particulier européenne et américaine,….. politique avec le rétablissement d’une relation saine avec les Etats-Unis, la communauté européenne, la clarification du rapport stratégique avec l’ensemble en mutation des pays arabes du Moyens Orient,….
En regard aussi, l’autre longue liste des atouts humains, structurels, scientifiques, de ce pays, Israël, qui a su créer dans un délai étonnamment court et dans des conditions de difficultés extrêmes une nation, une démocratie, une société, une économie, une armée, extraordinairement performants.
Et pourtant…
Il existe un remède. Pour imaginer les réponses demandées. Pour exploiter les forces existantes.
Tel- Avivre a présenté en 2014 les résultats d’une étude indépendante, menée en 2013, sur l’identité d’Israël. Etude qui présentait l’avantage d’aboutir à la définition d’un ‘’système identitaire’’ à vocation opérationnelle.
En rappel, ces résultats étaient les suivants :
Le ‘’concept identitaire’’, en d’autre mots, la force motrice, l’ADN, l’âme d’Israël, est
La force de vie.
Cette ‘’Force de vie’’, imprime sa dynamique à la société israélienne en s’appuyant sur trois piliers :
Israël est une nation fondée sur et animé par des valeurs,
Israël est une nation dédiée à et engagée dans l’action,
Israël est une nation enracinée dans et enrichie par la pensée.
Chacun de ces trois piliers intègre lui-même une série de notions-clés.
Le système d’identité d’Israël peut ainsi se matérialiser de la sorte
La Force de vie
VALEURS : Liberté, Egalité, Fraternité
ACTION : Audace, Pragmatisme, Efficacité
PENSÉE : Judéité, Créativité, Universalisme.
Cette grille de notions qui porte la ‘’Force de vie’’, constitue de fait un faisceau d’axes d’action disponibles.
Comme aurait pu risquer de dire le président François Hollande de la première période, il s’agit d’une ‘’boite à penser’’ prête à l’usage, offerte ainsi aux femmes et hommes politiques israéliens, aux partis quels qu’ils soient, selon leurs penchants, leurs idéologies, parfois leurs convictions, pour approcher enfin les problèmes actuels et futurs de la société israélienne, pour enfin imaginer des solutions, enfin sortir des méli-mélo des kits des pré-pensés, et des combats politiques de basse altitude.
Imaginons, de notre côté, une classe de candidats à la prochaine élection qui, enfin, ferait preuve de la créativité israélienne à travers l’usage de ces axes d’actions qui leur est offerte, pour apporter une réponse originale au grand écart riches/pauvres, à l’exploitation de la nouvelle donne géopolitique au Moyen-Orient, à l’intégration optimale des nouveaux immigrants, à la valorisation des minorités,……
Structurer l’évolution nécessaires des différents systèmes éducatifs en Israël en s’inspirant du croisement des deux axes de la liberté et du pragmatisme, repenser la relation avec la diaspora juive en regard des notions d’égalité et d’efficacité, projeter le déploiement du sud Israélien en poussant à l’ultime la notion d’audace, ou d’universalisme……
Un terrain quasi inépuisable de pensées de vraie politique est là, disponible pour sortir des jeux stériles, figés, bas, de la fausse politique.
C’est un peu tard, il est vrai, pour, enfin, proposer des projets concrets, des cadres programmatiques réellement concurrents, pragmatiques, efficaces et audacieux.
Mais, comme dirait aussi le poète, ‘’une fourmi de quatre mètres, ça n’existe pas, ça n’existe pas, …..et, pourquoi pas ?

par Claude Meillet pour Tel-Avivre – 

Israël, « Force de Vie » : mode d’emploi

Quatrième et dernier volet de notre dossier, La véritable identité d’Israël : Israël, « Force de Vie » : mode d’emploi
On l’a vu précédemment, Israël s’est créé, a traversé le bruit et la fureur de sa brève existence, se développe à marche forcée, se confronte avec ses propres contradictions, avec ce que Shimon Peres a appelé un « life wish » et que l’étude de l’identité d’Israël a désigné : « La Force de Vie ».
Ce concept d’identité s’inscrit et se déploie dans un « système identitaire », intégrant un ensemble de notions et de critères découlant du concept, c’est-à-dire constitutif de l’identité israélienne.

Il s’agit bien là d’une représentation de nature intellectuelle, mais une représentation qui traduit la réalité très concrète du pays. La nation israélienne est bien celle des principes, de l’action et de la pensée.

Prendre conscience de cette structure identitaire profonde et vivante, peut aider Israël à un double plan.
Le niveau le plus immédiat est celui de son image.
Mythique après la guerre des six jours, elle s’est lentement érodée pour basculer brusquement dans le rouge à la période de l’intifada. La force irrésistible des images, profusément et mondialement diffusées, s’est imposée. Rien ne peut lutter contre la vision, aussi contestable soit-elle, d’enfants palestiniens face à des chars israéliens. Une force d’impact qui a gommé tout autre aspect de la société israélienne, rendu tout argument inaudible. L’enlisement du conflit a nourrit ensuite la mauvaise image ainsi établie. Et la récente résurgence de l’antisémitisme, plus ou moins sous couvert d’un antisionisme, les tentatives de délégitimation, un courant de boycott, contribuent à maintenir une perception négative généralisée d’Israël.
Longtemps mal ou pas combattu, cette situation est depuis quelques années, devenue plus équilibrée. Les succès économiques, techniques, scientifiques d’un pays devenue « start-up nation », un programme international de communication autour du thème de la capacité d’innovation, participent à un début de rétablissement.
Il est cependant fort probable que le renfort d’une campagne de communication mondiale, inspirée par le système identitaire, illustrée par les preuves multiples que la réalité israélienne peut apporter, développée sur une période suffisamment longue pour porter des fruits, contribuerait à restaurer la vérité d’Israël, dans toute sa richesse historique et contemporaine, dans tout ce qui fait de ce pays un pays unique au monde.
Le second niveau est stratégique.
Il tient au postulat que la préservation et l’approfondissement de l’identité du pays définissent son territoire propre de différenciation et de succès. L’ambition originelle de cette étude est d’être portée au débat sur l’identité d’Israël et de jouer un rôle dans la recherche des solutions aux problèmes que la nation affronte. Elle peut donc, sur ce plan, servir d’outil de référence pour les différents acteurs de la vie publique et politique, soit comme aide à la réflexion stratégique, soit comme guide pour la conception et la réalisation de projets, soit encore pour vérifier la bonne corrélation entre les projets et l’identité profonde du pays.
De ce point de vue, par exemple, le système éducatif israélien peut participer à la prise de de conscience précise des jeunes générations des fondements identitaires de leur pays. Le choix des secteurs économiques d’excellence, le traitement de la situation sociale, de l’accroissement de la pauvreté, particulièrement des enfants, le soutien des minorités ethniques, la recherche de solution au problème palestinien même, pourraient trouver dans un nouvel angle d’approche un regain de succès.
S’inscrire dans le cadre des principes, de l’action, de la pensée, défini par le système identitaire, renforcera la spécificité israélienne, maintiendra vivante l’identité qui la singularise, entretiendra la flamme qui anime la société et les citoyens israéliens.

par Claude Meillet pour Tel-Avivre

Israël : un système identitaire opérationnel attaché à « La Force Vie »

Quatrième Volet de notre dossier : La véritable identité d’Israël 
Il n’est pas question, bien entendu, de sauter sur les tables en criant « Force de vie », pour plagier la formule du Général De Gaulle.
Point focal identitaire, le concept se nourrit et à la fois se déploie par un ensemble de notions fondatrices.
sraël est une nation fondée et animée par des principes, dédiée et engagée dans l’action, enracinée et enrichie par la pensée
En puisant dans les informations enregistrées dans la phase d’observation,  un tableau des catégories de notions fondant ‘’la force de vie’’ peut alors être établi :
Principes : liberté – égalité – fraternité
Action : audace – pragmatisme – efficacité
Pensée : judéité – créativité – universalisme
L’ensemble de ces notions fondatrices représente en quelque sorte, sur le fond, le dictionnaire de mots et d’idées associés à l’identité israélienne, une source commune, ouverte, de conception et d’expression, en même temps qu’une garantie de cohérence et de continuité.
En poursuivant le processus de construction du système identitaire israélien, s’ajoute à cet ensemble un composant complémentaire, les critères de style. Ils traduisent dans la forme les notions fondatrices, garantissent la cohérence verbale et visuelle de l’univers d’expression israélien, constituent une source commune de créativité, et en outre, un instrument d’évaluation d’adéquation identitaire des projets, des actions….
Aux catégories Principes, Action, Pensée, correspondent les critères de style Engagé, Direct et Humain.
Le système identitaire d’Israël se formalise donc de la sorte:
                                ————————————————————————————————
                                                                               La Force de Vie
Notions
Fondatrices                  Principes                             Action                           Pensée
                                       Liberté                                 Audace                          Judéité
                                       Egalité                                  Pragmatisme               Créativité
                                       Fraternité                            Efficacité                      Universalisme
                               —————————————————————————————————–
Critères de style           Engagé                               Direct                            Humain
                               —————————————————————————————————-
La méthodologie suivie pour cette étude conduit ainsi, non seulement à un constat d’état identitaire d’Israël, à la définition du concept d’identité qui lui est attaché, mais encore à la définition d’un système identitaire opérationnel.
Ce qui peut apparaître comme un exercice purement intellectuel, produisant une conclusion de nature théorique, révèle son caractère très concret, quand on le prolonge par un ‘’lexique pratique’’.
Principes : constitutifs de la nation, piliers de la société israélienne, contraire d’amoralité, d’indifférence,
Liberté : moteur de vie individuelle et collective, rupture avec 2000 ans de vie juive, contraire de dépendant, limité,
Egalité : valeur socialiste initiale, distordue par l’écart riche/pauvre et les discriminations internes, contraire de partialité, privilège, injustice,
Fraternité : issue de la société israélienne originelle et du style de vie orientale, renforcée par la fraternité des armes, amoindrie par la tendance à l’individualisme, contraire d’égoïsme, introversion,
Action : culturellement israélien, efficacité et pragmatisme, contraire de délai, complication,
Audace : traverse la société, faculté d’anticipation de courage, contraire de crainte, hésitation, recul,
Pragmatisme : s’applique au processus de décision, de conception, de production, priorise le résultat, contraire de théorique, abstrait, perfection,
Efficacité : pas de temps, ni d’énergie, ni d’argent perdus, choix clair de priorité, de solution, de moyen, d’action, contraire de superficiel, d’excès,
Pensée : héritage du judaïsme, consubstantiel à la vie israélienne, contraire de binaire, dogmatique,
Judéité : culmination de l’histoire juive, souvenir de la Shoah, fédère les diverses communautés internes, exprime la culture et la tradition hébraïque, contraire de fermé, autocentré,
Créativité : irrigue toutes les activités, alimente la confiance, permet d’accepter l’échec, crée une animation permanente intellectuelle, contraire de conventionnel, rigide, habitude,
Universalisme : l’amour des textes étendu à la connaissance, à la mémoire, expression de l’humanisme, valeurs humaines du judaïsme, contraire de primitif, matérialisme.
Ce lexique intègre également la définition des critères de style :
Engagé : actif, noble, généreux, fort, symbolique, contraire de neutre, mou,
Direct : concret, puissant, impactant, dynamique, réaliste, pur,
Humain : dense, conceptuel, imaginatif, réactif, chaleureux, contraire de abstrait, inamical, froid
Pour éviter un étiolement de son identité, c’est-à-dire en fait sa propre force motrice, la société israélienne peut trouver dans le constant appel à son système d’identité une source permanente de réflexion et d’action, de comportement et de communication.

par Claude Meillet pour Tel-Avivre

Israël : sous une réalité complexe, une identité simple et forte

Quelle est la véritable identité d’Israël ? troisième volet de notre dossier.
La recherche de l’identité d’Israël consiste à prendre scrupuleusement en compte la situation identitaire complexe, telle qu’elle vient d’être restituée, et d’éclairer cette situation en détectant ses éléments les plus caractéristiques et les plus spécifiques.
A l’issue de la phase d’observation, cinq facteurs déterminant de la situation identitaire d’Israël se sont  donc détachés du corpus d’information ainsi recueilli.
Une existence sous menace : seul pays au monde à vivre depuis sa naissance sous le risque permanent d’anéantissement, isolé dans un environnement de haine ethnique et religieuse, alerté par la résurgence du vieil antisémitisme présumé moribond et camouflé en antisionisme, touché par une vague larvée de délégitimation, Israël organise sa vie quotidienne comme une nation ordinaire et s’efforce d’équilibrer sa position constante d’alerte et sa volonté de vivre sa vie.
Une dimension religieuse : le judaïsme, consubstantiel à Israël, qui structure la vie publique, nourrit la nation de ses valeurs morales et intellectuelles, a en outre envahi la vie politique, de telle sorte qu’Israël, pays juif et nation multi-ethnique, tente d’équilibrer communauté théocratique juive et nation socialement laïque.
Un terreau de principes : les idéaux socialistes attachés au sionisme originel, les valeurs spirituelles du judaïsme se conjuguent pour donner à la nation israélienne sa spécificité et son caractère indélébile. L’américanisation, la normalisation, un capitalisme finalement victorieux, impactent graduellement ce substrat éthique. Israël s’efforce d’équilibrer l’évolution vers l’individualisme, le succès économique, et la solidarité nationale, le maintien de l’idéalisme initial.
Un conflit Israélo-palestinien endémique : stimulant un ‘’sionisme arabe’’, infectant la démocratie israélienne, le conflit crée une situation autistique qui mêle fanatisme, méfiance mutuelle, qui perpétue l’insécurité, bloque l’intégration de cette île juive et démocratique dans l’océan arabe régional. Israël s’efforce d’équilibrer perpétuation de son développement et sa sécurité avec le vaille que vaille de la coexistence palestino-israélienne.
Une dynamique de société : appétit de vivre, richesse intellectuelle, audace, dynamisme individuel et collectif, créativité, esprit d’innovation, le support de l’armée au développement high-tech, le support de l’Amérique, font d’Israël une ‘’start-up nation’’. Mais l’accroissement de l’écart riches/pauvres, l’élargissement de la pauvreté, le risque de dégradation qualitatif du système éducatif, l’ambiguïté statutaire de la minorité arabe, porte le risque sur cette vitalité. Israël s’efforce d’équilibrer performance économique et distorsion sociale, principes ethniques et discrimination ethnique.
Ce faisceau de facteurs converge vers un diagnostic, rationnellement et, autant que faire se peut, objectivement établi :
Israël a inversé l’attitude juive ancestrale de crainte et de passivité dans une nation indépendante, fière, forte, a, dans une très courte période de temps, avec une volonté  inébranlable, transformé un idéal sioniste en une nation démocratique, florissante, moderne, inventive.
Etat singulier sur la scène mondiale, en situation permanente de guerre ou de conflit larvé, surexposé médiatiquement, laïque et religieux à la fois, Israël est devenu un pays ‘’normal’’, aux forces et faiblesses économiques, sociales, culturelles, politiques.
Le pays a su circonscrire le conflit avec les palestiniens, l’opposition aux pays arabes, au risque de dégrader son image extérieure et en interne sa vie démocratique.
Israël oppose à ses confrontations externes, à ses contradictions internes, une volonté irréductible de vie, mobilisatrice du dynamisme individuel comme du dynamisme national, stimulant la créativité intellectuelle et les facultés morales, une volonté aussi déterminante au temps passé que dans le présent et absolument vitale pour le futur.
Le concept d’identité généré par ce diagnostic répond à trois critères. Il est centralisateur, positif et anticipateur. Centralisateur car il focalise dans une idée motrice le potentiel entier de la nation, positif car il explicite la force qui anime et non la faiblesse qui annihile, anticipateur car l’identité n’est pas statique, elle est vivante, en mouvement.
Le concept d’identité auquel conduit ce diagnostic de la situation identitaire d’Israël est donc :
La Force de vie
Il explique le caractère unique de la destinée et de la résurrection de l’Etat
il se dresse contre les forces de mort qui l’entourent,
il nourrit le dynamisme national,
il est lié et renouvelle la continuité juive,
il se réfère aux principes originaux qui ont construit le pays,
il peut redonner de la marque ‘’Israël’’ une image positive,
il devrait inspirer la réflexion stratégique de la nation et son programme d’action.
Quoi de mieux que de rejoindre ainsi, la définition donnée par le président Shimon Peres :
‘’We are a nation with a life wish’’

par Claude Meillet pour Tel-Avivre