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Darkenou, recherche pour la paix israélo-palestinienne, Recensement et synthèse des sondages et enquêtes en Israël

Tenter d’objectiver la connaissance de la situation israélo-palestinienne est une façon de s’écarter de ses représentations idéologiques, émotionnelles, partiales et partielles, et de contourner le constat de statu quo du champ politique.
De ce point de vue, les multiples et incessantes vagues de sondages, d’enquêtes sur Israël, sur le conflit israélo-palestinien, fournissent des éclairages sur cette situation et aident à une compréhension équilibrée.
Tout en gardant conscience que la réalité ne se retrouve pas ainsi totalement fidèlement  représentée, on peut cependant trouver là, une autre entrée dans sa complexité et son évolution permanente.
Une entrée qui peut nourrir une démarche nouvelle vers la paix.
 
 
« Exhaustive research on Israeli society », Piew Research Center
 
Cette étude récente, d’octobre 2014 à mai 2015,  très complète,  a actuellement un fort impact, mais comme souvent dans les média de façon caricaturale, ramenée au constat simplifié que 42% des juifs israéliens souhaitaient expulser les arabes israéliens d’Israël. Ce constat à prendre lui-même avec caution, ignore une densité d’informations beaucoup plus forte.
 
Israël, société religieusement divisée

– les Israéliens s’identifient comme laïcs à 40%, traditionnels à 24¨%, religieux à 10%, ultra-orthodoxes à 8%, ¨musulmans à 14%, druzes à 2%, chrétiens à 2%, et divers 1%.
– Une majorité de juifs israéliens considèrent la démocratie compatible avec un Etat juif, hormis les ultra-orthodoxes et les religieux.
Les juifs orthodoxes donnent priorité à la loi juive sur les principes démocratiques, à l’opposé de laïcs, qui attachent par ailleurs leur judéité à l’ascendance et à la culture.

 64% des arabes estiment qu’Israël ne peut pas être à la fois une démocratie et un Etat juif. 80% des musulmans s’estiment discriminés,  contre autant de juifs qui ne voient pas de discrimination.
En même temps, environ la moitié des juifs préfèreraient  que les arabes musulmans quittent Israël.

– Les arabes et juifs israéliens doutent fortement de la volonté des leaders politiques des deux bords dans la recherche de la paix
– Les groupes sont isolés les uns des autres, chacun établissant son cercle d’amis dans son propre groupe.
– Les juifs israéliens se retrouvent dans leur besoin d’un ‘’Jewish homeland’’.
– Le désaccord entre orthodoxes/religieux et traditionnels/laïcs porte sur des issues concrètes telles que conscription, transport, mariage, conversion, , et en particulier sur la discrimination hommes/femmes.
– Politiquement, les juifs identifient leur idéologie au Centre à 55% ? à droite à 37% et à gauche a 8%.

Les arabes sont plus religieux que les juifs en Israël, à 66% contre 30%.
– Les arabes rejoignent avec le temps, à environ 50%,  le scepticisme des juifs sur la possibilité de la solution des deux Etats.
 – Une majorité de juifs, 42%,  pensent que les implantations aident à la sécurité d’Israël, contre 30% qui pensent le contraire.
Les colons sont moins optimistes que les juifs ’’de l’intérieur’’ sur le processus de paix.
– En même temps que la proportion de la population arabe s’accroit, 13% en 1949 à 26% en 2014, la part des juifs orthodoxes grandit elle aussi.
 
Identité en Israël

– 45% des arabes musulmans rattachent leur identité à leur religion (30% la relie à l’ascendance et à la culture), contre 31% pour les arabes chrétiens et 18% pour les druzes.
– Les israéliens arabes, musulmans, chrétiens, druzes, sont aussi fiers que les juifs israéliens de leur appartenance à leur communauté religieuse respective.
– 65% des juifs israéliens estiment que la mémoire de la Shoa est essentiel à leur identité juive, 47% la relie à une éthique de vie, 35% à l’observation de la halakha, 33% au fait de vivre en Israël, 27% à la justice et l’égalité dans la société, 18% au type de nourriture, 16% au sens de la curiosité et 9% à la faculté d’humour.
Ils voient aussi, comme central à leur identité, l’histoire et la tradition,, le souci de la transmission et la force des liens familiaux, l’éducation de leurs enfants et l’usage de l’hébreux.
87% des juifs disent que la croyance en Dieu n’est pas nécessaire pour être juif.
Travailler le Shabbat, critiquer fortement le gouvernement, sont contradictoires du fait d’être juif.
Par comparaison, les musulmans, chrétiens israéliens, disent en majorité qu’il est essentiel d’être croyant.

– 58% des musulmans et 80% des chrétiens disent accepter Israël comme Etat juif, et dans les mêmes proportions, ne supportent pas le droit au retour des réfugiés palestiniens.
La majorité des arabes israéliens musulmans sont sunnites.
16% des musulmans considèrent les druzes comme musulmans.
processus de paix

– 43% des juifs israéliens déclarent possible la coexistence de deux Etats, dont 86% pour la gauche et 29% seulement pour la droite et 46% pour le centre.
Cette solution n’est possible que pour 33% des juifs habitant dans les implantations.

– 50% des arabes israéliens en 2015 pensent possible cette coexistence de deux Etats, en déclin de 80% en 2013.
– 40% des juifs disent que le gouvernement israélien n’est pas sincère dans la recherche de la paix, et à 88% que les leaders palestiniens ne le sont pas non plus (58% pour la gauche).
– 72% des arabes israéliens ne croient pas à la sincérité du gouvernement israélien dans la recherche de la paix (49% pour les druzes), ni à 40% pour les leaders palestiniens.
– L’impact des  implantations sur la sécurité d’Israël est jugé positif pour 42% des juifs israéliens, dont 13% pour la gauche, 62% pour la droite  et 32% pour le centre.
65% des colons sont d’avis positif contre 45% des juifs de l’intérieur.
66% des arabes israéliens le jugent négatif.

– 52% des juifs israéliens estiment que les US ne supportent pas suffisamment Israël, contre 77% des arabes israéliens qui pensent ce support trop important.
 
Education, valeurs et science

– Si le niveau d’éducation des juifs israéliens se répartit  entre 25% inférieur à la High School, 42%  entre high school et college degree, et 33% college degree ou plus, les variations sont considérables entre les laïcs, 45% college degre contre 13% pour les ultra-orthodoxes par exemple.
– Les juifs parlant russes ont un niveau supérieur, 59% college degree, et les ashkenazes sont à 48%  de collège degree mieux diplômés que les sépharades à 13%.
– Les femmes sont au moins aussi bien éduquées que les hommes.
– 16% des arabes disent avoir un niveau college degree, sans différence notable entre musulmans, chrétiens ou druzes.
– Les différents groupes  de la société israélienne placent tous la priorité sur la vie familiale, l’éducation, la responsabilité sociétale et le succès professionnel.
Tous disent important de donner à leurs enfants une éducation laïque.

– 74% des juifs israéliens estiment important de donner aux enfants une éducation religieuse, de 54% des laïcs à 99% pour les ultra-orthodoxes.
La majorité, 94%, des arabes veulent donner à leurs enfants une bonne éducation religieuse.

– 89% des juifs souhaitent une carrière rémunératrice de 92% pour les laïcs à 68% pour les orthodoxes, de même que les arabes 94%.
– L’importance de la famille se situe, toutes catégories ethniques confondues, au plus haut des considérations, 98 à 92%.
– Aider les personnes en situation de besoin est important pour les juifs, 86% et encore plus pour les arabes, 91%.
– L’échelle d’intérêt pour les voyages varie de 16% pour les orthodoxes, à 44% les religieux, 55% mes traditionalistes, 69% les laïcs.
Les musulmans attachent encore plus de valeur au voyage, à 66% et même à 73% pour les jeunes.

– Les juifs comme les arabes israéliens voient un conflit entre la science et la religion.
– 83% des juifs laïcs reconnaissent la théorie de l’évolution, contre 3% pour les orthodoxes, 11% pour les religieux et 35% les traditionnels.
Les arabes ne l’acceptent qu’à 37%
 
 
Peace Index, Février 2016, Dahaf Institute
Etude mensuelle sur les tendances dans l’opinion israélienne sur le conflit israélo-palestinien, les relations entre juifs et arabes en Israël et leur impact sur la société israélienne.

Négociations de paix : juifs, 57% favorables, arabes 96%.
– Chances de succès de négociation entre Israéliens et palestiniens : 79% des juifs n’y croient pas, 62% des arabes y croient.
– 66% des juifs et 73% des arabes craignent que des proches soient touchés par des attaques terroristes.
– Amélioration des conditions économiques à Gaza et libéralisation de la vie des Palestiniens en Cisjordanie conduiraient à une diminution de la vague d’attaques terroristes : 49% des juifs en sont partisans, contre 46% qui n’y croient pas.
56% des arabes y sont favorables.

– 57% des juifs appuieraient un durcissement de la politique vis-à-vis des Palestiniens pour diminuer l’intensité du courent actuel de terreur, 69% des arabes ne seraient pas d’accord.
– Le pourcentage de juifs estimant que la force militaire contre la vague de terreur doit rester sous contrôle ou s’exercer en plein s’équilibre à 47% favorable et 50% défavorable.
Le favorable l’emporte chez les arabes à 46%, contre 29%.

– 74% des juifs sont d’accord sur le fait que les Israéliens sanctifiant la vie contre les palestiniens sanctifiant la mort, la douleur des parents d’enfants palestiniens tués n’est pas comparable à celle de parents d’enfants israéliens victimes de la terreur.
– La façon dont l’IDF opère pour stopper la terreur est jugée morale par 90% des juifs israéliens, à l’opposé des arabes israéliens la jugeant immorale à 83%
– Les critiques de l’étranger sur la conduite actuelle d’Israël dans sa lutte contre la terreur ne sont pas justifiées pour 90% des juifs, et sont justifiées pour 52% des arabes.
– La discrimination en matière de santé, d’éducation et autres services entre Jérusalem Est et Jérusalem Ouest est génératrice du grand nombre d’arabes de Jérusalem Est impliqués dans des attaques terroristes : 57% des juifs sont d’accord, 38% le récusent, 52% des arabes sont d’accord.
 
Peace Index, January 2016

– En dépit de la méfiance de la part du public juif israélien vis-à-vis de Mahmoud Abbas, il existe un souhait majoritaire de continuation du dialogue Ramallah/Jérusalem.
Une majorité de 67% sont pour une rencontre prochaine entre les deux leaders.
– 49% des juifs israéliens supportent la proposition de Isaac Herzog de séparation rapide des palestiniens, avec un mur entre les villages palestiniens et la ville de Jérusalem, contre 44% qui n’y adhèrent pas.
– Une petite majorité de juifs israéliens ne pensent pas qu’Israël applique inégalement la loi entre les juifs et les arabes à Jérusalem, mais cela étant, 50% estiment qu’une application inégale ne serait pas négative.
– 82 % de la population juive israélienne pense que la communauté internationale prend plus en compte la cause palestinienne que celle d’Israël
Une forte majorité arabe israélienne voit peu de chances qu’Israël sous la pression internationale,  cessera son contrôle des territoires. 51 % pensent que si ce contrôle se perpétue sous la même forme qu’actuellement, la communauté internationale  traitera Israël comme un Etat apartheid type Afrique du sud.

– Les juifs israéliens se répartissent également à 45% pour et contre une annexion des territoires occupés.
– 61% cependant, expriment l’opinion que la continuation de l’occupation comporte des dangers et peut poser menace à la sécurité et à l’existence d’Israël.
– 85% de la gauche israélienne pose que l’occupation empêche Israël d’être une vraie démocratie, contre l’opinion majoritaire de la société à 66%.
Les arabes sont eux à 76% de l’avis que l’occupation empêche une démocratie réelle.
 
Seventh Eyes study : Arabs underrepresented in Hebrew media
Study sponsored by the Association for the advancement of civic equality, the Berl Katznelson foundation.

– De janvier à février 2016,  128 arabes sont apparus sur Channel 2, sur un total de 5 528 invités, soit 2,3% du total.
Channel 10 emploie 35 arabes sur 6517 collaborateurs, Israel radio a 155 arabes sur 6405 employés.

– Ce déficit de présence dans les média israéliens conduit les juifs à penser que les arabes ne prennent pas part à la vie de l’Etat, d’autant plus que la télévision est le seul lieu de visibilité des arabes, ne vivant pas, ne se socialisant pas et n’étudiant pas avec les juifs.
– L’apparition des arabes dans les médias est la plupart du temps liée au conflit israélo-palestinien ou au terrorisme.
Elle ne met que très rarement en scène l’autre réalité des arabes médecins ou experts de sujets divers.
 
Poll du 12 au 18 novembre 2015, par le Palestinian Center for public opinion.

– La moitié des Palestiniens pensent que la vague de violence actuelle ouvre la voie à  une troisième intifada contre Israël, à laquelle ils seraient favorables.
– 48% des palestiniens souhaitent  voir le président Mahmoud Abbas quitter le pouvoir.
– 62% sont opposés à une reprise des pourparlers de paix avec Israël.
– 55% ne sont pas satisfait de l’action de Mahmoud Abbas, contre 30% qui en sont satisfait.
 
Social policies studies, Taub Center

– Avant l’accord de 1979 entre Menachem Begin et les partis ultra-orthodoxes d’étendre l’exemption de la population ‘’dont l’étude de la Torah est la profession’’, 84% des ultra-orthodoxes participaient au monde du travail, avec au moins une éducation secondaire.
Ce pourcentage est tombé alors jusqu’à 40% pour se situer maintenant à 50%.

– La pression financière pousse les ultra-orthodoxes  à entrer  dans le marché du travail. Mais quand 60% d’eux ont moins de 20 ans et que 90%  d’entre eux n’ont pas d’éducation ‘’high school’’, leur capacité à trouver un emploi est très limité.
– Avec le déclin du taux d’orthodoxes en mesure d’intégrer le monde du travail, il y a aussi un déclin du niveau d’éducation des orthodoxes masculins.
Les orthodoxes constituent le seul segment de la société israélienne, et peut-être du monde développé, devenu moins éduqué à chaque génération. Les orthodoxes hommes entre 45 et 64 ans ont un niveau de collège, la génération des 25 à 44 ans un niveau moitié moindre.
Seulement 12% qui ont entre 35 et 54 ans ont un équivalent d’une éducation high school, contre 26% en 2002.
Le modèle d’une société  ‘’d’étudiants de la Torah’’ des 35 dernières années est destiné à une fin dramatique.
 
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Ce bilan est forcément limité car incomplet et temporaire.
En l’état, son interprétation devra être débattue, généralement et dans la perspective d’un renforcement des chances de paix.
A titre incitatif, voilà en première approche, une liste des sujets d’interrogation et peut-être d’intervention de Darkenou :
  • droitisation et fractionnement de la société israélienne
  • minorité arabe : visibilité, questionnement sur discrimination,
  • paix : scepticismes, implantations, leaderships
  • prise en compte anticipatrice de l’évolution démographique
  • appui sur la communauté des préoccupations sociétales
  • rôle identitaire et/ou fédérateur de la dimension religieuse
  • renforcement et rééquilibrage du rôle de l’éducation

Média : de la banalité de l’inversion

Une fois, c’est un très honorable grand quotidien français, qui n’a aucune raison a priori de distordre une information venant de l’étranger dans un sens ou un autre, qui écrit :Encore cinq Palestiniens ont été tués et un blessé samedi après avoir tenté de poignarder cinq Israéliens à Hébron et à Jérusalem-Est.
Cet‘’Encore’’ là vaut son pesant de signification donnée par le journaliste auteur de l’article à ce qui se présente comme la simple restitution d’une information. Sans compter l’inversion qu’on peut trouver difficilement anodine. Il aurait en effet été plus conforme à l’ordre des facteurs d’écrire : Encore cinq Israéliens poignardés à Hébron et à Jérusalem-Est. Cinq Palestiniens auteurs de ces attentats ont été tués et un sixième blessé.

Autre exemple d’une pirouette journalistique ‘’d’encore’’ plus belle facture. L’information délivrée par un autre grand quotidien français, tout aussi honorable, représente structurellement un cas d’école.
Le titre d’abord, comme l’on dit, ‘’parle’’ de lui-même :’’Mort de deux Palestiniens après l’attaque d’un Israélien’’
Le corps de l’article ensuite, d’une toute aussi éloquente clarté : Deux adolescents palestiniens ont été tués aujourd’hui par des soldats israéliens après avoir agressé un colon juif en Cisjordanie, annonce l’armée israélienne. Les deux jeunes gens ont fait irruption au domicile de ce dernier à Eli, une implantation juive proche de Naplouse. Le colon a expliqué au micro de la radio militaire israélienne qu’ils étaient armés de gourdins et ont commencé à le frapper avant qu’il ne parvienne à les chasser de chez lui. Roy  Harel a ajouté qu’il avait également découvert un couteau devant sa porte.
Des soldats ont accouru sur les lieux. ‘’Face à la menace significative qui pesait sur les habitants de cette communauté, ils ont tiré sur les assaillants, provoquant leur mort ’’précise l’armée…..
Depuis Octobre, une vague d’agressions au couteau, à l’arme à feu et à la voiture bélier a été fatale à 28 Israéliens et à un étudiant américain ; Les forces israéliennes de sécurité ont tué au moins 172 Palestiniens, 114 présentés comme des agresseurs, la plupart des autres lors de manifestations violentes.
Tout  y est, dans un art consommé du subliminal. L’accent majeur mis sur la mort des deux jeunes Palestiniens, qui après tout, n’avaient fait que pénétrer à 5H30 du matin dans une maison d’un ‘’colon juif’’ pour tuer toute une famille, le témoignage ‘’à la radio militaire israélienne’’ de ce colon qui n’avait fait lui, après tout, que de sauver sa famille, sans besoin qu’il soit d’indiquer qu’il avait été blessé dans son combat, les guillemets plaçant la déclaration de l’armée entre des pincettes, le décompte des morts dont 114 Palestiniens ‘’présentés comme des agresseurs’’.
La liste des distorsions pourrait facilement s’allonger.
Un petit dernier, succulent celui-là : ‘’Une Palestinienne tuée lors d’une agression au couteau’’. C’est le titre d’un article dans un hebdomadaire célèbre. Qui l’a agressée ? Ah, oui, elle a été tuée parce qu’elle agressait un soldat avec un couteau…. Le corps de l’article reste dans la même veine, bien entendu.

Paranoïa israélienne ?
Il est vrai que la chasse aux inversions de narrations, de distorsions de faits, est devenue  constante, véhémente aussi, de la part des israéliens vis-à-vis de la façon dont les média en France, presse, radio, télévision, rapporte les drames de la confrontation israélo-palestinienne.
Réflexe pavlovien d’une population qui risque de voir dans toute information une attaque antisioniste, antisémite ou antisémite sous couvert d’antisionisme ?
Il est vrai que le cuir israélien est hyper sensible, peut-être trop hyper réactif.
Mais il est vrai aussi qu’il existe de bonnes raisons pour cela ; ça fait plus de 2000 ans que ça dure. Le juif, éternel coupable. On peut devenir conditionné pour moins que ça. Et l’espoir qu’avec l’existence d’Israël, les choses s’amélioreraient s’est petit à petit envolé.
L’unanimité du mauvais traitement de l’information  sur Israël s’est seulement substitué à l’universalité du mauvais traitement des juifs eux-mêmes.

Une unanimité de la déformation des faits qui ignore d’ailleurs une double réalité, israélienne et israélo-palestinienne.
Une réalité Israélo-palestinienne, car l’illusion simplificatrice du bon et du méchant évacue, par calcul idéologique ou par facilité intellectuelle, la complexité de la situation du terrain. Il existe dans la vie démocratique de la société israélienne des partisans du statu quo, au pouvoir actuellement, comme des partisans d’une recherche active d’une solution
négociée la plus équitable possible. Et il existe aussi, dans une anarchie savamment entretenue par les mouvements extrémistes islamistes, une décomposition avancée d’une ‘’Autorité’’ Palestinienne qui n’en a plus que le nom, réduite à la gesticulation et à la surenchère. Et il existe comme toujours, deux populations qui aspirent fondamentalement à la paix, à un avenir apaisé pour les enfants des deux bords.
Une réalité israélienne, car l’inversion de la  relation médiatique en France des faits liés au conflit, évacue un élément majeur de la situation.
Au-delà des drames surmédiatisés, l’inventivité, la solidité, l’inébranlable volonté de progrès de la société israélienne représentent une formidable potentialité de développement de la société palestinienne elle-même. Pour preuve déjà existante, la multitude d’associations liant des Israéliens et des palestiniens, sur le terrain, en dehors du jeu politique convenu, dans tous les secteurs d’activité, agriculture, technologie, éducation, scientifique, médical, culturel….Avec le plus souvent, des transferts d’expertises israéliennes vers les expertises palestiniennes.

Tout ceci étant dit dans l’espoir qu’un jour pas trop lointain, nouvelle expression de l’humour juif, une paix surprise entre les palestiniens et les israéliens obligera les médias français à opérer une inversion rétropédalée artistique dans leur exposé des faits.

                                                                                      

Darkenou : Recherche pour la paix Israélo-Palestinienne


Darkenou : Recherche pour la paix Israélo-Palestinienne
La complexité du panorama politique à tout niveau, interne à Israël, interne en Cisjordanie/Gaza, localement entre Israël et le pouvoir palestinien, régionalement et internationalement, conduit au blocage de la situation et dernièrement à un quasi abandon de la solution des deux Etats.
Darkenou peut aider à débloquer les positions et redonner sa chance à la création de deux Etats, en contournant le jeu politique. Par sa nature de Think Tank, il peut faire remonter du terrain de la société civile et de sa richesse créative, aussi bien israélienne que palestinienne, des raisons de refonder un espoir de paix

1 – Recensement et mise en valeur de l’ensemble des associations réunissant Israéliens et Palestiniens.
Dans pratiquement tous les secteurs, il existe des initiatives citoyennes, associations ou autres, qui unissent des Israéliens et des Palestiniens dans l’assistance, le partage, la collaboration, ou tout simplement la solidarité.
Par un recensement de ce terreau créatif, apolitique, Darkenou ferait apparaître une réalité civile positive, dynamique, propre à faire ressortir et à ébranler le caractère stéréotypé du négativisme politique.

2 – Recensement des enquêtes, études, sondages réalisés occasionnellement ou régulièrement, auprès des populations israéliennes et palestiniennes ou auprès de catégories particulières de ces populations.

A côté des positions politiques et hors des a priori religieux, il existe une opinion des citoyens que ces différentes investigations révèlent souvent plus ouverte, plus audacieuse et plus imaginative quant à la relation Israël/Palestine et à la prise d’initiatives capables de faire bouger les lignes.
Le recensement de ces différentes études d’opinion, l’analyse de leurs conclusions, permettraient à Darkenou, si cette analyse le confirmait, de faire état du décalage entre une volonté de la société civile de faire évoluer la situation et la frilosité, les peurs, le manque d’imagination des acteurs politiques.

A ces deux idées évoquées à la réunion du 12 février, on peut en ajouter d’autres.
Par exemple :

3 – Une des raisons majeures de l’échec de négociations tient à la méconnaissance et à la sous-estimation de la dimension culturelle.

Dans le conflit israélo-palestinien et /ou israélo/arabe, beaucoup de facteurs, historiques, religieux, militaires, sociaux, économiques…. contribuent à maintenir le blocage de la situation.
Mais, il est fort probable que les positions des deux côtés soient pour une part non négligeable, conditionnées par des visions culturelles spécifiques et très différentes.
Ignorer la source culturelle de sa propre approche, aussi bien qu’ignorer le fondement culturel des positions de la partie adverse, nourri l’incompréhension et réduit les chances de s’écouter.
Darkenou pourrait mener une recherche la plus objective possible sur les différences culturelles  existantes, le rôle qu’elles jouent dans les oppositions actuelles, et les possibilités de déverrouillages qui en découleraient.

4 – La carence de la réflexion politique de fond, pour ne pas dire de la pensée politique, qui est une des généralités du monde présent, se fait dramatiquement sentir et en particulier dans le conflit israélo-palestinien.
Aborder ce conflit sur les bases d’une réflexion fondamentalement nouvelle changerait les conditions de sa résolution.

Il faut certainement cherche ailleurs que chez les acteurs classiques, partis politiques, gouvernants, autorités militaires ou administratives, un renouvellement de la pensée.
Pourtant, tout change, technologie, internet, média, mondialisation….
Il ne s’agirait pas de prétendre inventer une vision à la mesure de ce changement, mais de réunir pour une réflexion commune créative, un aéropage de philosophes, scientifiques, économistes, enseignants.
Si cette recherche produit une série d’approches neuves, concrètes, du conflit, Darkenou pourrait l’introduire dans le jeu figé des positions actuelles.

‘’Wieviel Stück ?’’

‘’Combien de pièces ?’’, demandait l’officier SS pour vérifier le nombre de femmes, d’enfants, d’hommes, qui étaient entassés dans les wagons du train qui allait emporter Primo Levy vers Auschwitz.
Jonathan, qui relisait ‘’Si c’est un homme’’, interrompit sa lecture. Terrassé. Terrassé non seulement par  le caractère incommensurable, hors de toute compréhension humaine de l’univers mental révélé par cette expression. Mais aussi par une certitude soudaine. Sans aller à cette dimension extrême de l’extrême, les particularités des modes d’expression sont le plus souvent révélatrices des différences fondamentales de compréhension.
Dans ‘’un grand journal du soir’’ français, il venait justement de tomber sur un article de bas de page, intitulé ’’Palestine : Israël bombarde la bande de Gaza en riposte à un tir de roquette’’, reprenant une dépêche Reuters. Alléché par ce qui lui apparaissait comme une information équilibrée, il parcouru l’article qui soudainement se terminait : ‘’le porte-parole de l’armée israélienne a justifié la frappe aérienne par le fait que les tirs de roquettes récurrents dénotent ‘’une volonté délibérée de viser les civils’’. Il avait reçu la mise en italique et entre guillemets comme une gifle. Comme un mode d’expression de suspicion, révélateur d’une grille de lecture prédéterminée. Des civils, vraiment ? ‘’Wieviel Israeli civils ?’’ disait, en fait, l’article.
Comment un esprit occidental, aussi affuté soit-il, peut-il pénétrer l’esprit d’un Ayatollah iranien ? Comment un vieux routier de la politique européenne, habitant permanent des ors, du confort des grandes capitales, transporté, servi, choyé, peut-il simplement soupçonner ce que représente dans la vie pratique d’une mère de famille grecque l’austérité supplémentaire qu’il vient de lui imposer.
L’hermétisme des univers mentaux peut aussi apparaître dangereusement proche. Il se remémora la discussion épique opposant deux de ses meilleurs amis. L’un, tenant férocement convaincu des ‘’implantations’’ en Judée – Samarie, l’autre, tout autant résolument persuadé de l’existence de ‘’colonies’’ dans les territoires occupés. Les deux blocs de certitudes se heurtaient comme pouvaient le faire deux blocs de béton armé. L’amitié évitait la brisure mais ne pouvait créer le moindre pont entre deux systèmes de pensée, deux modes sémantiques étrangers l’un à l’autre.
Rien ne peut être comparé au caractère insondable du psychisme de l’officier nazi, mais comme on a parlé de la banalité du mal, Jonathan s’interrogea sur la banalité de l’incommunicabilité. Est-elle aujourd’hui pire qu’elle n’a jamais été, se demanda Jonathan ?
Probablement que oui. Le monde virtuel que crée l’usage cumulatif des smartphones, tablettes, ordinateurs, jeux électroniques, comme le matraquage médiatique, le règne des images,  éloigne plus que jamais les unes des autres les réalités concrètes de vie  d’un rural et d’un citadin, d’un sénior et d’un adolescent, d’un universitaire et d’un ouvrier, et d’un palestinien et d’un israélien.
Probablement que non. Ce monde virtuel creuse les différences, mais il universalise par ailleurs. On connait mieux maintenant ce qu’on ignorait auparavant. La monstruosité existe toujours mais elle est moins ignorée…..

Le mieux, se dit-il, est d’éviter le pire.

Tsunami

Renifleur de sites web, auditeur de conférences, zappeur d’émissions, journaux et reportages de chaines télévisées, lecteur de journaux, de magazines, écouteur de radios, participant aux multiples discussions et débats amicaux, Jonathan voyait bien se succéder les vagues du changement.
La transformation digitale, d’abord. Pas nouveaux, se disait-il. Sauf que cette vague digitale ne se contente plus de s’étaler et d’envahir tous les secteurs d’activité. Elle s’accélère. Il se souvenait de cette règle historiquement constatée, du doublement de la capacité de traitement  des ordinateurs tous les dix ans. Mais, lisa t-il, maintenant la quantité de problèmes résolus  double tous les sept ans. Ce qui touche les trois milliards d’individus connectés à internet et les deux milliards qui utilisent des smartphones. Mais, bien entendu leurs congénères, encore à équiper, tout autant. Vague digitale amplifiée par l’envahissement de ‘’l’intelligence artificielle’’. Additionnée du phénomène ‘’big data’’. On sait tout sur tout, et on retrouve tout dans tout. Et tout se transforme. Les métiers, les acteurs, les utilisateurs d’un nouveau monde.
Vague de l’innovation biologique, aussi. La ‘’nanotecno’’, comme le lui avait écrit en langue SMS un ado branché techno, un tantinet provoc, colonise pour sa part le monde de la recherche, du médical, pousse sa révolution dans tous les domaines scientifiques et techniques. Du transport ciblé du médicament à la cellule maligne, à la composition de nouveaux matériaux, des registres entiers de processus se trouvent réinventés, supprimant d’anciennes et créant de nouvelles filières.
Le tout porté par le phénomène d’irrigation mondiale qui réunit les continents, les générations, les modes de vie. Nul n’y échappe. Surtout pas les Israéliens, que se représentait bien Jonathan, comme les ‘’savantutiers’’ tels que décrits par le biologiste Français, François Taddéï. Un phénomène que la morale, aussi bien que l’efficacité devrait exploiter l’Etat, comme une opportunité  de développement des minorités et de lissage des inégalités.

En fait, se disait-il, un tsunami. Un Gutenberg puissance 10 ou 100. Qui touche d’abord la génération Y. Qui l’oblige, en Israël comme ailleurs, à assurer la transition entre le monde des métiers bien définis, du contrat de travail, des secteurs d’activité, de la connaissance acquise, des us et coutumes, de l’ancrage familial, des joies de la lecture, et son monde à elle, du rebondissement de métier à métier, de travail à la carte, de l’interpénétration des secteurs d’activité, de la formation permanente, de la rencontre des traditions, du règne de l’image et de la lecture numérisée, de la famille étendue…..
Il avait le sentiment qu’Israël, pays neuf, jeune, innovateur, entrepreneur, surfait déjà sur la crête de ce tsunami, installant les ‘’Y’’ dans une position plutôt favorable. Alors que des pays anciens, non pas noyés mais débordés par son ampleur, en étaient encore à se mettre en ordre de bataille, plaçant leurs propres ‘’Y’’ en situation d’hypothèque.
Il se demandait quand même si cette génération ‘’Y’’ israélienne, saurait encore trouver dans ses racines très anciennes comme dans les fondements de la création de l’Etat, les principes intemporels qui assureront la stabilité humaine nécessaire dans un monde de mouvement perpétuel.
Israël, le peuple qui marche sur un tsunami ? se demanda-t-il.

Les EX

Sans le vouloir, Jonathan, assis devant son café ‘’arore’’, et parcourant son journal à la terrasse d’un des cafés bondés de Dizengoff, partageait la conversation très animée et très sonore de trois amies d’âge respectable,  installées sur une table, juste à côté de la sienne. Sans le vouloir, il eut droit aux confidences rigolardes et parfois légèrement vachardes sur leurs trois ‘’ex’’.
Cette prise de connaissance, imposée et clandestine, le renvoya sur ce fait nouveau de la société occidentale. Un peu partout la majorité des mariages se terminent par un divorce. Quel changement, sociologique d’abord, aux conséquences sans doute mal connues surtout sur les enfants, social ensuite, et économique ! Il s’amusa tout de même à imaginer des manifestations, des défilés à pancartes, et pourquoi pas, la journée des ‘’Ex’’, ou encore une Fédération internationale des Ex.
Pour s’évader de cette conversation voisine et invasive, il poursuivit dans la même veine. Par exemple, il était de plus en plus frappé par une autre catégorie d’Ex, celle des grands hommes. ‘’Mais où sont les neiges d’antan ?’’ écrivait François Villon. Le monde contemporain a, lui, vu disparaître la race des grands hommes politiques. Clémenceau, Churchill, De Gaulle, Roosevelt, Staline dans son genre, peut-être servis par la dramatisation de l’histoire, avaient néanmoins su marquer la société du sceau de leur personnalité hors norme. Le pape Jean-Paul II peut-être, Nelson Mandela incontestablement, avaient imposé un respect universel. Mais maintenant. L’espérance Obama s’est flétrit, Poutine a l’allure d’un boxeur pois moyen et le seul homme européen visible est Angela Merkel qui ne se révèle pas à proprement parler un leader enthousiasment.
Transposée sur Israël, cette réflexion ne portait pas Jonathan à penser qu’aucun des successeurs de Ben Gourion avait su ou pu se hisser au niveau de ce grand petit homme.

Mais sans chercher l’extraordinaire chez les Ex, dans la vie courante, d’autres Ex pouvaient être regrettés. Ou sont les notables d’antan ? L’instituteur français, le médecin de famille, figures reconnues dans un temps où le savoir comptait plus que le pouvoir ? Passés à la trappe de la modernisation et de la marchandisation.
Et qu’en est-il de ces champions d’antan, ces autres Ex, qui pour des nèfles et dans des conditions d’une rusticité inimaginable aujourd’hui, manifestaient par leurs performances ce qu’on peut appeler de l’amour du sport se disait Jonathan. Remplacés par les grandes messes, le spectacle télévisuel, la starification, l’inondation de la Phinance chère au Père Ubu, par un univers d’amphétamine, de corticoïdes et autres joyeusetés.

La liste ‘’Ex’’ pouvait toujours se décliner. Dans quelles neiges d’antan se sont perdus l’orthographe et l’écriture par exemple ? En français avec certitude, en hébreu probablement, le pourcentage de ceux capables d’écrire une page, lisiblement, avec moins de cinq fautes d’orthographe ou de grammaire, se situe lui, à moins de cinquante pour cent. Jonathan se souvint de cette petite histoire, celle de ces parents voulant choisir un cadeau d’anniversaire à leur fils, le père suggérant ’’peut-être un  livre’’ ? La mère répondant ‘’il en a déjà un’’. Qui lit un livre par mois ? …..

Soudainement, Jonathan sortit de ce parcours des Ex, provoqué par la conversation volée.
Les Ex relèvent en fait du rêve nostalgique d’une société évanouie, se dit-il. La société actuelle a sa propre grammaire, ses codes ni plus mauvais, ni meilleurs que celles qui l’ont précédé. L’instituteur, le médecin, le sportif légendaire, ont fait place aux cours à distance, au spécialiste médical, à l’athlète ultime. L’orthographe, l’écriture ont intégré l’univers dominat, celui d’internet.
Il n’y a que le vide de grands hommes. Là, Jonathan ne pouvait s’empêcher de regretter ‘’les neiges d’antan’’. Particulièrement ici, en terre d’ Israël, dans ce Moyen Orient compliqué, en si grand besoin d’élan, de vision, de courage et de volonté.

Quand aux Ex de ces dames, il se demanda s’il ne pouvait pas leur proposer une solution de remplacement.

Où est la Gauche ?

Les choses ne sont jamais aussi simples, aussi binaires, se dit Jonathan.
‘’La gauche française, déclare Michel Rocard, est la plus rétrograde du monde’’
En fait, n’apparaît nulle part une gauche qui soit la plus innovatrice du monde.

Partout, la Droite s’affirme. On peut trouver toute sorte de raisons à ce courant, emportant sa grande majorité d’électeurs. Le capitalisme classique, qui s’avère de fait le pire des régimes à l’exception de tous les autres, l’exploitation des peurs, l’accaparation de la thématique sécuritaire, la rigueur de gestion. Ou, plus noblement, la valorisation de la liberté individuelle, l’efficacité sociétale.
Les temps modernes sont-ils devenus si menaçants, si instables, si individualistes, que le citoyen s’accroche à ce qui, pour lui, ‘’marche’’ le moins mal ?
Ou bien, le communautarisme radicalisé, ou la prévision d’André Malraux, ‘’ce siècle sera religieux ou ne sera pas’’ se réalisant à l’extrême avec le rêve sanglant du retour de l’Islamisme dominateur, dirigent –ils la plus grande partie des votants vers le discours protectionniste le plus dur ?

Peut-être, songea encore Jonathan.
Peut-être le gâchis d’une présidence française de gauche gestionnaire mais sans inspiration ni bravoure, le bazar des affrontements du vestige communiste, du mirage de l’extrême-gauche, du démocrate-socialisme et de ses frondeurs, démonétisent-ils l’idée de gauche, en France bien sûr et par diffusion, à l’internationale également.
Peut-être le discours de Gauche  se révèle-t-il décalé, pas assez clivant, clair, fort, face à une artillerie triomphante.
Mais n’y a-t-il pas une raison plus fondamentale, plus profonde ?
Et puis,’’ mais si, mais c’est bien sur’’.
En réalité, la Gauche n’a plus de discours mobilisateur, convaincant, entraînant, parce qu’elle n’a plus de Pensée.
Le grand vide laissé par la mort du communisme n’a pas été comblé. Nulle part n’a ressurgi une proposition de système nouveau, de penser le nouveau monde.
La critique de l’écart grandissant entre les pauvres et les riches, la priorité donnée à la construction de la paix, la priorisation de l’éducation, la revendication de l’égalité, tout cet argumentaire a une valeur propre. Mais tous ces arguments flottent les uns au côté des autres, sans vraie congluence ( Jonathan n’était pas sûr du mot, mais il était sûr de la chose). Sans que les hommes, les femmes à qui ils étaient destinés n’aperçoivent la forme de la société ainsi dessinée, sans qu’ils ne perçoivent une réponse globale au besoin de construire leur vie dans un monde en changement radical.

La Gauche, se dit ainsi Jonathan, au petit matin, ne convaincra tout le monde que lorsqu’elle aura pensé ce nouveau monde.

Et il se rendormit.

Changer de guerre

Son interlocuteur n’avait pourtant pas l’allure d’un guerrier féroce. Même pas d’un foudre de guerre. Et pourtant, il venait bien de lui ressortir cet argument que Jonathan avait de nombreuse fois entendu : ‘’Ce qu’il faudrait, c’est une bonne petite guerre’’.
Le pire est que l’argument ne venait pas comme ça, naturellement, innocemment, sur le tapis. Il se souvenait avoir lu, tout récemment, une déclaration du pape François, qui percevait un climat de guerre, une guerre non plus mondiale comme les vraies bonnes guerres d’il y a peu, mais, disait-il, ‘’une troisième guerre mondiale livrée par morceaux’’.
Le plus frappant était que ce Sabra, grand barbu, souriant, amical, dégustant tranquillement sa bière, qui assénait semblait-il sérieusement et calmement son diagnostic, avait traversé le temps des guerres successives qu’Israël avait livrées. Il connaissait leurs conséquences en termes de morts, de malheur, de destruction. Il devait même connaître le goût amère de la victoire.
Sa démonstration s’était structurée sur deux faces de la situation actuelle du monde, telle qu’elle lui apparaissait.
Sur le plan économique, social, politique et démographique, trop de défis sont à relever pour leur répondre sans une déflagration nouvelle. Le changement climatique tout d’abord. Bien entendu, si un Etat s’amuse à employer la bombe atomique, l’Iran par exemple pour ne pas la nommer , mais il y a d’autres candidats, le Pakistan, la Corée du Nord, le problème sera réglé. Le monde sera très simplement atomisé. A part ce cas extrême, il faudra des investissements colossaux pour traiter un problème qui commence vraiment à devenir urgent. Le vieillissement généralisé de la population, conjugué avec son accroissement, c’est une autre bombe, d’une autre nature, qui demande à être gérée financièrement, socialement. La disparité, qui va devenir insoutenable, entre les pays pauvres et riches et à l’intérieur des pays riches entre les laissés pour compte et les autres. Les irrésistibles mouvements de populations, immigrations, émigrations, avec leur coût, considérable et inévitable. Et puis la Grèce n’est que la pointe apparente de l’iceberg, les dettes de la grande majorité des Etats demandera bien un jour à être remboursée, non ?
A ce tableau de fond apocalyptique, le Sabra barbu ajouta une couche de catastrophes annoncées planant sur Israël. Le renversement démographique qui conduit à la majorité de la population une combinaison de minorités et de Juifs orthodoxes. Donc à un questionnement économique, social, fondamental. Le poids des refondations, inévitables à ses yeux, des systèmes éducatif, social, doublé du poids sans cesse croissant de la dépense militaire.
CQFD, dit-il. C’est bien par l’effort de guerre que les Etats-Unis sont sortis de la grande dépression des années 1930. Et je pourrai te présenter d’autres cas de rénovation par la guerre.
Puisque son ami, malgré tout, terminait sa péroraison par l’exemple israélien, Jonathan lui opposa derechef, une arme encore toute chaude. La Rand, organisation américaine de recherche indépendante, venait d’explorer les diverses conséquences des diverses versions possibles d’un accord de paix entre les Israéliens et les Palestiniens. Dans tous les cas de figure, et les Palestiniens et les Israéliens, en tiraient un bénéfice économique considérable, de l’ordre de dizaines de milliards. Sans compter le bénéfice humain, social.
Convaincu qu’on ne convainc jamais personne, Jonathan poursuivi sa propre démonstration, pour la gloire. Les boucheries successives, les fausses victoires, l’absurdité humaine, les mondes détruits, le froid rapport bénéfice/avantage des guerres, classiques ou pas, petites ou grandes, restait à démontrer.
Surtout, s’il faut relever des grands défis, la guerre comme déclencheur, pourquoi pas,  mais il faut changer de guerre. Non pas les uns contre les autres mais tous contre les dangers. Non pas éradiquer d’abord et reconstruire ensuite, mais mobiliser pour attaquer directement, massivement, les risques généraux.

Le barbu finit sa bière pensivement et, regardant Jonathan, lui lança, ‘’qui de nous deux, est le plus simpliste ?’’.
Ce qui, pensa Jonathan était déjà une demie victoire.

Quand la France s’éveillera

C’est à se demander si tous les brillants commentateurs ou experts n’auraient pas une légère tendance à enterrer un peu trop vite une France apparaissant maintenant comme reléguée en seconde division. Une France bloquée, comme l’a désignée le sociologue Michel Crozier. Bloquée sous toutes ses coutures de vieux pays,  socialement, économiquement, politiquement.
Car, ça bouge, constatait Jonathan. Non seulement la France bouge encore, mais elle bouge de nouveau.
Bien entendu, comme dans pratiquement tous les pays occidentaux, sous les coups de boutoir de l’effondrement du socialisme à la mode stalinienne, de la compétition économique, de la modernisation, le capitalisme s’est imposé en France. Libéral revendiqué, ou social-démocrate plus ou moins avoué, mais le capitalisme. Le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres, pour emprunter à Churchill. Et bien entendu, comme dans les autres pays occidentaux, la réussite du modèle capitaliste se paie en alternance de crises et de rebonds, en gâchis social, en pauvres de plus en plus pauvres et riches de plus en plus riches, en chômeurs de plus en plus chômeurs.
Mais, justement. A la ‘’rentabilité’’, au ‘’coût du travail’’, à la ‘’charge sociale’’, viennent s’opposer là-bas, dans la vieille France, d’autres manières d’imaginer  le rapport des hommes à l’éducation, au travail, à la création. Ici une association se crée, réunissant un spectre large de compétences et d’expériences. Des SCOP et des SCIC –  ah ! ce don des Français pour les sigles obscurs quand on pourrait dire, Sociétés coopératives et participatives, ou Sociétés coopératives d’intérêt collectif – en quelques années ont essaimé dans à peu près tous les secteurs, sous forme de petites ou grandes entreprises.
Et puis une nouvelle génération d’entrepreneurs essaime elle aussi, sous forme de start up, dans la High-Tech mais pas seulement. Le taux de pénétration d’internet dans les foyers français est dans les plus hauts d’Europe.
Avec, au bout de ces nouveaux éléments, l’ambition d’aboutir à un nouveau capitalisme, non pas tel qu’il est mais tel qu’il devrait être.

Et puis, encore. Jonathan avait découvert un titre d’article décoiffant. ‘’Vivement ‘’l’ubérisation’’ de la vie politique française’ !’’. L’arrivée d’un nouvel acteur, moderne, oblige le secteur bloqué des taxis des grandes villes françaises comme européennes, à se régénérer, à inventer, développer l’approche service. Et de même, semble –il, la nécessité de régénérer le personnel politique en France fait grandir la nécessité d’amener la société civile en première ligne. Aux niveaux local et régional, et pourquoi pas, au niveau national, des entrepreneurs, des experts, des artisans et des industriels veulent participer au jeu politique. Pour amener ce jeu plus près du terrain, des enjeux concrets de la société, actuels et futurs.

Quand ce réveil français sonnera, sonnera vraiment, alors, se disait Jonathan, peut-être la situation pourrait-elle se renverser. Peut-être l’univers économico-politique pourrait-il trouver dans le sursaut de la France, une stimulation pour gommer les défauts du modèle capitaliste supposé triomphant. Pour remuer et remplacer un monde politique ubuesque, qui n’a rien à envier sur le plan dynamique à la France bloquée décrite par Michel Crozier.

J’aimerai bien voir ça, souriait intérieurement Jonathan. Pour la France, pour Israël, et puis, un peu, pour moi.

Druze identity study, short version

Definition


This study analyses the present situation of the Druze community in Israel, in itself and within its environment.
Identity
Identity as a concept: other words, like personality, soul, uniqueness, specificity, ADN, are parts of the notion of identity.
Identity comes from ‘’idem’’, the same. Attached to identity is the notion of permanence.
This study looks after the constant central concept that insured the continuity and the uniqueness of the Druze community throughout centuries.

Identity is a force: identity does exist only if it is a living concept. A society without identity is due to die. Identity is a living force that cross time.
The Druze created a transmission society. Faithful and respectful of their past, they are still inspired by its genetic characteristics.

Study
Operational study: this study is not an academic study. The methodology used for it comes from the professional study on companies identities, dedicated to help them to better conduct their activities.
This study aims at helping the Druze community to better lead its present and future developments.

Druze in Israel: as it was impossible to include the Druze from Lebanon and Syria in the study, the research applied to Druze in Israel only.
Those two communities were just token in part in the analysis of the environment of the Israeli Druze community.

Qualitative study: its subject is conceptual. As such, it is not a quantitative one.
Its process runs through 4 phases.
 . observation: open interviews of a sample of 20 diverse personalities, Druze or not,
                          look into existing, books, articles, films, web sites
 . interpretation: analysis, detection of major factors, diagnosis,
 . creation: definition of the identity concept, conception of the identity system,
 . application: identity manual: lexicon, user’s guide
                         Identity program: internal, external


Interpretation
( it applies to the material acquired in a previous phase, ‘’Observation’’ through interviews and sources looking)
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Analysis
Characteristics
Behind a stereotyped image of the Druze community, it does exist a reality much more sophisticated.
Effectively, the Druze lives in villages on top of mountains, their religion is secrete, they believe in reincarnation, they stick together and  marriages are strictly and only between them, they are loyal to the country they live in, and they are very good soldiers.
But, more in depth, the Druze have maintain through centuries a society of transmission: their religion feeds the community with ethic principles such as dignity, modesty, solidarity, honesty, the distinction between the enlightened and the unenlightened at the individual level, is developed in distinction between secular and religious at the society level, they are Arabs by roots and Israeli by citizenship, they are deeply attached to their land and their traditions, the basic social structure is the family.

Historical
The mix of determination in keeping during a thousand years the specificities of their community, their own secrete religion, a strict endogamy, and of flexibility allowing  their minority to go along with stronger majorities, help the Druze to survive through history.
It makes think of the Druze community as ‘’a reed that bends but never breaks’’.

Culture and tradition
Clan solidarity, very strong link to the village, deep hospitality, respect of religion values as well as religion belief, all those cultural characteristics, and the traditions inherited from their Arabic roots are preserved by the closure of the Druze society.
Those Druze culture and tradition have now to be preserved in their cohabitation with the Israeli’s ones and their confrontation with the modernist trends.



Economy
Under impulse coming from education, army conscription, the Druze economy evolved from an essentially rural structure to a more equilibrated one, with third parts, in defense activities, liberal business and services plus farming.
Handicapped by lack of managerial culture, the centralization of investments by family leaders, it is hampered by the brakes the Israeli policy imposes on it.

Religion
Historically and sociologically cement of the community, the Druze religion defending monotheism, God fearing, social and justice, reincarnation, earned its reputation through its secret dimension.
Its secret is effectively a specificity, but secret hides in fact its real originality. Based on Greek philosophy, it develop a corpus of ethic principles which irrigates the civil society, a spirituality and wisdom that, in turn, fed the respect of religion and of the enlightened. 

Education
There is a consensus amongst the Druze to consider education as the number one factor of development and wealth of the community. It is already a success since 70% of the Druze women get high level education.
However it exists a double risk that have to be avoided. Outside education has to be balanced by family education in order to keep alive the principles of the Druze society. And the imbalance of level of education between women and men has to be analyzed and redressed.

Sociology
The Druze community is more complex at first glance. Solidarity is undermined by internal inequality and animosity, the benefit of conscription for men are lessened by the need to work immediately after, Israeli allegiance is in balance with Arab links. Yet, inside attachment, association of flexibility and resistance, bridges between secular and civil rules, confer its price to the Druze community.
Major danger to the continuity of Druze specificity come from possible assimilation to Israeli lifestyle by new generations, and excessive split between modern and traditional sections of this society.

Women
There is still an ambiguous situation for women in the Druze society, insofar as the evolution toward high education, liberalization with possibilities for working, driving in and out, modern clothing, give them a new position, and in the same time, religious women mainly are most often limited to their classic role of house mistress.
As respected as they are, their key role in the modernization of the Druze community will probably put the pressure to treat this ambiguity.


Lebanon/Syria/Israel Druze communities
Common denomination, Arab in descent and Druze in religion, strong communal sense, history, bind those communities together.
Recent historical events, differences of political structures, loyalty to their respective countries, creates sensible differences between them, without destroying a same sense of belonging, and continuous exchanges.

Druze / Arabs
The differences of religions have led to internal differences of traditions and of identities and of external position in matter of tolerance, , relationship with Palestinians. But, culturally, Druze are Arabs in matter of language, family importance, sense of honor,  food and clothing habits, attachment to land and villages.
Differences between both minorities are emphasized by the Israeli political strategy.

Druze / Israel
Loyalty from the Druze to Israel is a basis of their relationship, concretized by the conscription to the Israeli army, and various job possibilities in the security sector. It gives to the Druze a special place as a minority and some benefits.
On the other side, land confiscation, discrimination in investments, freezing of building licenses, electricity and water limited access, generates a strong frustration feeling that damages this relationship.

+ / 
There is a certain equality between solidarity, religious cement, attachment to tradition, real spirituality, on one side and internal splits, blocked society, religious ignorance by young people, economic weakness on the other side.


Internet               
For the Druze community, perhaps more than for other communities, internet and  informatics evolutions and tools, represent the best and the worst. It penetrates irresistibly into a society until now very much closed in itself, bringing openness to external world, but upsetting tradition centuries old, access to technology for the younger, but difficulties for the older, introducing modernity, but provoking defensive reactions.
As the outpost of the inevitable modernization, internet acceptance and assimilation will become a key item of the Druze community next future.

Image and communication
There is no real, organized Druze communication, which leaves the field to an image forged by the Israeli side, a mirror image of the Israeli community, religious, independent, traditional.
Even the use of a serial of symbols, flag, colors, related to the religion content, are not sufficient to make visible the deep reality and truth of the Druze community.

Evolution
The positive tendencies are the progress of education, the new opening of the society toward more freedom for women, for new fields of economic activity, the persisting attachment of Druze going outside of the community to their tradition, family, village.
The negative trends are the declining demography, the persistent gap between leaders and the overall population, between educated women and less educated men, the remoteness of the Druze villages from the big urbanistic zone where economic and technologic are booming.

Challenges
The Druze community will be engaged into a set of challenges in order to master the invasive modernity wave.
To integrate modernity without loosing or weakening its essence and spirituality.
To maintain the right balance between religious and secular.
To liberalize its tradition while limiting the growing individualism trend.
To participate fully to the Israeli society without accepting a paternalist partnership.
To develop the villages activities by entering in the urbanization process.
To find an holistic way if interlinking history, religion, modernity.


Major Factors

1 – Original religion basis
Basic fundamental factor of the creation of the Druze community, their religion developed basic specificities amongst all others religions.
Secret by necessity, it has never been invading public the Druze life, it remained at the individual level. 
Irrigated by Greek philosophy, it diffused to civil side of the community essentially moral principles.  It transcended the geo-political frontiers between Lebanon, Syria and Israel. It plaid an internal preservative role as the essence of a community federated as much by respect as by belief. The religious leaders have preeminence in the community life.

But, its role risks to be disturbed by the irresistible wave of modernity, by the handicaps attached to its protective secret, closed society and religion ignorance.

2 – Original Israeli membership

The Druze community has de facto a special status amongst the Israeli minorities, even if it is partly the result of an Israeli policy aiming at separating Druze from the Arabs.
Israel brings to Druze, security, education and health infrastructures and access, Druze schools, jobs in public services, liberty of movement. The conscription system of the Druze men makes from the Israeli army a place of evolution, opening of mind.
Druze brings to Israel good soldiers, multi-cultural enrichment, an additional culture and touristic territory.

But, the Druze/Israel relationship could weakened. Land spoliation policy, social and economic discrimination, administrative locking, focalization of dialog on the Druze leaders only, conducted by the Israeli Government, give birth to a ‘’Druze in the army, Arabs at home’’ resentment. Although new generation of Druze men are still willing to go to the military service, the proportion of them declaring to ‘’feel Israeli’’ is declining.



3 – Original culture and tradition

The social basis of the Druze community is the family.
The strength of the familial solidarity extends itself to familial clans, till to make the Druze community as a federal clan structure.
Strong elements reinforced this social and cultural unity, such as the localization in villages in mountainous environment, the obligation of intra-marriages, the belief in reincarnation.
This solidarity takes a spiritual depth through the principles issued by the religion, and participates in making the Druze community as a society of transmission.

But, a series of phenomena endangers this multi-secular culture foundation.
The strength of tradition could become a weakness in time of invading modernity.
The Druze society is still largely blocked. The under educated young men get frustrated. Generalized growing urbanization may confront the Druze rural and isolated position.
And, the economic development is strongly prevented by the bad redistribution of the Israeli investments, by the absence of programing by most of Druze areas, by limitation of hi tech knowledge.

4 – Original Arab linkage

Muslim, Christian, Druze Arab minority, constitutes in Israel a bloc of population.
A set of similarities link them together. Arabic language, even if uses have introduced some variations between them, food, sense of hospitality, geographic situation in villages, in rural areas, family centering structures and traditions.
Inter relationships between the populations, are generally good.

But, many items make this Arab/Druze linkage controversial.
Islamists considers the Druze as entering into a pact with the enemy, Israel, in particular in going to the Israeli army. Arabs are mostly pro-Palestinian when the Druze are mostly anti-Palestinian.
More in depth, Druze are clearly culturally pacifists whereas the Arab community is pacific by obligation.

5 – Originality of evolution

A number of current developments are consolidating the Druze community in its present structure.
The priority which has been given to education enlarges the possibilities for Druze to find a better place in the society and within the Druze community.
The relative emancipation of women, together with the fact that 70% of young Druze girls go to University, stimulate their position and role into the community.
A multi-yearly program for modernization of the Druze environment – roads, transportation, signalization, touristic infrastructure – has been engaged and will be deployed in the coming years.

But, a series of numerous others factors threaten changes.
The most impossible to avoid is the global invasion of the high technology new world that will inevitably impact the life style, and the internal life of the Druze community.
Internet, the social networks, the growing media presence, will also confront the blocking force of the Druze society.
Specific problems will appear such as the cultural inequality between a majority of young women highly educated versus young active men under educated, the way to ensure the continuous loyalty to Druze faith and tradition of young Druze people bathed professionally into the occidental and urbanistic environment.


Diagnosis
Historically through a thousand years, across multiple successive critical periods, the Druze minority has succeeded in preserving its singularity in matter of religion, culture and tradition, in a highly complicated Middle East region, besides and sometime against Arab and Christian communities.
This success is mainly due to the constant, individual and collective respect kept alive by the Druze to the fundamental principles brought by their original religion to the Druze community.

In modern time, this constant respect of those principles, together with the also permanent strategy of a weak minority to avoid the confrontation with strong majority, allowed the Druze to find a place in the new state of Israel, without ignoring its Arab roots.

However, the rapidity of emergence of a new world, not only of a new State, will soon change drastically the conditions of adaptation by the Druze community to the coming configuration.
The way to enter into this new open, technologic world, and so to ensure the continuity of the Druze history and presence, should only be defined if it preserves the spirituality and the singularity of the Druze community.

At this vital crossing point, Druze have to call on the essential concept that maintained their existence through centuries, in order to balance its integration into modernity, with the attractiveness of its spirituality.


Creation

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Identity concept


                             TOTAL RESPECT


               it has a moral sense that encompass the rules and principles which religion has given to the Druze society: honesty, dignity, modesty, freedom, wisdom, together with intermarriage law and reincarnation,

               it has a practical sense that encompass the behavior and the life style of the Druze community,

               it has a transmission sense which represents and defends Druze identity from the historical beginning to present time,

               it has an individual sense, regarding attitude to family, religion, principles, tradition, community and land,

               it has a community  sense  regarding the relationship with Israel, the brotherhood with Lebanon and Syria Druze communities, the Arabic linkage,

               it has a federative sense, stimulating the generations linkage, allowing the community to federate individuals instead of individuals taking the lead upon the community,


Religion, with culture and tradition, are the backbone of the Druze community.
The identity concept and the identity system does not pretend to change this fundamentals. But it gives pulpit and muscle to consolidate them at a time when the community has to find a new strength in front of the external world.

Modernization is alike tsunami. It is impossible to stop it. And it is so more impacting when the epicenter is quite near.
In Middle East, Israel, the ‘’start-up nation’’, is this epicenter. Which means that its minorities have to integrate as much as possible this modernity tide, to stay above the flow.
The Druze community has to add to its constant effort in respecting its unity, the secretion of its religion, its rules and its traditions, its family and clan structure, another new effort, in respecting also the necessities of modernity.
Double respect is the key for perpetuating the Druze community in all its specificities, keeping its very soul alive in the new world.

But, on the other hand, The Druze may bring to this world in making, an example of a society respecting and preserving humankind while entering into modernization.

Modernity brings with itself, beside openness, inventions, new opportunities, networking, health progress, education access, growing individualism, invading media, virtual reality, materialism, excessive speed, religious radicalism, intolerance.
And this dual face of modernity is present at its utmost in the Israeli society. Independently of any political opinion, it seems obvious that its initial spirituality has in good part vanished.

A Druze community able to combine its modernization with the respect of its intimate spirituality would present to Israel a renewed face, worthy of respect.

Identity system

The identity concept expresses the Druze identity, but it federates also a number of complementary notions characterizing the Druze community.
This set of notions that allow to deploy the whole richness of the Druze identity, under the umbrella of the identity concept, constitutes the Druze identity system.


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                                   TOTAL  RESPECT

RIGOR                                          UNIQNESS                               OPENESS

Religion                                        Transmission                              Loyalty

Principles                                      Solidarity                                    Education

Knowledge                                    Villages                                      Adaptability

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The identity system is not only a faithful summary of what makes the specificity of the Druze community, it is a reservoir of ideas that should help the Druze to find in their own way, the responses to the future challenges they will encounter.


Application

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Identity manual

Lexicon

Every notion participating to the identity system has to be well understood and known by the Druze, in order to be used easily.
This lexicon constitutes a kind of Druze specific dictionary.

RIGOR: in the Druze world, it is essentially related to a moral attitude, linked to observance of religious rules and fidelity to the ethic principles religion has infused in civil life.
Contrary is weakness, softness, easiness,

RELIGION: essence of the  Druze essence, its secret practice gives to it a kind of subliminal presence in the Druze life, related to wisdom, to Platonism philosophy,
Inspiring but separated from civil life, not ecumenical by definition, it is a unique as being non-invasive, pacific, limited to its only territory.

Contrary is agnosticism, extremism, libertinism


PRINCIPLES: rules of action, based on values such as modesty, solidarity, moral rules such as truthfulness, honesty, inducing individual and collective behavior, coming from the religion, shaping the Druze community.

Contrary is indiscipline, permissiveness, free will.



KNOWLEDGE: linked to education which brings understanding of various disciplines as science, history, languages, mathematics, technology, extended to wisdom that knowing display.

Contrary is ignorance, incompetence, incapacity

UNIQNESS: Druze have to defend and to perpetuate their originality as a people and their unicity as a community. Secrecy of their religion, closeness of the community by only intra-marriages, villages and mountains localization, belief in reincarnation, loyalty to Israel make their singularity amongst others populations.

Contrary is common, ordinary, generality.

TRANSMISSION: the Druze community is a society of transmission. Its continuity, as a minority, through one thousand years, has only be possible because of the persistence of its religious rules and its principles of life, because of continuous strategy of adaptation of the weak to the strong.

Contrary is interruption, nonlinearity, disappearance.

SOLIDARITY: characterizes the relationship between Druze within their family at first, within their community then, including a moral obligation for mutual assistance,

Contrary is individualism, egoism, indifference,

VILLAGES: the attachment to their villages is a key point of the faithfulness of Druze to their community. The isolation of those villages, on top of mountainous areas, materializes its uniqueness, and contributes to maintain its need for protection as well as for its confinement on oneself.

Contrary is anywhere, impersonal, soulless.

OPENESS: the focus of the Druze religion in the field of spirituality and wisdom leaves the field to the civil side of the society to open freely itself toward Israel society. And moreover, the Druze community appears as one only example of an enriching entanglement between both religious and civic sides.

Contrary is contraction, egocentrism, closing.

LOYALTY:  the pragmatism of the Druze community as a minority not to oppose to a majority, makes it loyal to the country in which she lives. This strategy takes its value not only from its efficiency, but also because loyalty is in line with the moral principles that sustain together the Druze society.

Contrary is duplicity, occasional, trickery.

EDUCATION: it is central to the evolution of the Druze society and to its capacity to better enter into the coming new world. It is the essential lever to make the community to find a place in the rapidly changing and sophisticated Israeli society.

Contrary is behind hand, outdated, ignorant.

ADAPTABILITY:  the long life of the Druze community has learned it the necessity to take into consideration external constraints and opportunities, and the internal way to avoid the first ones and to benefit from the second ones.

Contrary is stubbornness, inattention, rigidity.
Users guide

For every subject, the process consists at:
1 –  looking which notions, part of the Druze identity system, are relevant for it,
2 – using those notions to imagine answers to the demand.

Examples
               Demand: how Druze women can participate in helping young Druze to have a good knowledge of Druze religion principles and of Druze tradition rules,

1 – selection of notions : principles, knowledge, transmission, education

2 – creative answer: to define a minimum program of knowledge and to organize in every Druze village, periodic lessons ensured by some educated women from the village

               Demand: how to combine the preservation of Druze villages as an eminent piece of Druze life style and identity, with the irresistible process of urbanization as an eminent piece of modernization.

1 – selection of notions : openness, knowledge, adaptability,

2 – creative answer : to conceive and to develop, via internet, a virtual town interconnecting the Druze villages with a common web site, the implementation of common projects, and if possible in relation with Haifa University, local incubators, a big high tech company.



Identity program suggestions


Until now, the Druze strategy, minority confronted to majorities, has most of the time, be mostly and successfully defensive.
The difference between the present situation and the past ones is that the Druze community is no more only faced to a superior community, but to a change that affects every community, worldwide.
The consequence is that, at this time, Druze cannot simply be defensive. It has to behave offensively, in order not to stay on the road side, whereas the society as a whole and others communities, minorities or majorities, will evolve and will integrate the modern new world.
Offensively means anticipation. The material to anticipate can be found partly in the Druze identity system. The field of anticipation is either internal to the community, either external.


In order to build on its identity the answers to address to the changes that the invading modernization requires, the Druze society should develop a program of actions inspired by its religion and tradition fundamentals, such as the Druze identity system represents.

This program has to be thought upon and defined by the Druze community itself
.
Yet, the following suggestions for an identity program come from information gathered along this study, and have for object to propose some precise examples for this programing effort.


Internal

               Integration into high-tech world.
Key identity notions: openness, transmission, adaptability, education
It could become a menace but it could also become an opportunity. The opportunity comes from the fact that Druze can jump directly to the last state of the art of the technology, without having to pass through the previous phases of development.

To acquire the knowledge, a serial of actions could be defined:
 . census of existing expertise in the whole Druze territory in matter of people, field of activity, material, place,
 . creation of a scientific Druze committee, managing the integration process,
 . large consultation to receive ideas, suggestions…
 . definition of an annual multi integration program adapted to Druze environment, such as agriculture, wood, tourism, craft, building,….covering education for general learning and specialized knowledge,
 . proposal to some big High-tech companies and to incubators surrounding the Druze place, to become partners of the Druze community, as well as the Haifa Teknion University, Druze schools,
. negotiation with the Israeli Government  to propose investment  associated with the benefits the Israeli  society will get from the Druze modernization program,

To ensure that this move of the Druze into modernization will stay compatible with the perpetuation of its spirituality its rules and its tradition, a serial of actions could also be made:
 . a committee of Uqqal will be installed and will be in constant dialog with the scientific committee,
 . a special education program will be developed in two ways. For the parents  to get a sufficient knowledge in matter of technology to be able to follow the use made by their children. For the children for them to know the risks of wrong uses and what culture and rules of life may add to technical knowledge.



Economic development

An offensive strategy should be of great help to stimulate the Druze economy. One of its advantages is that it will allow to reverse the relation with the Israeli Government or administration.

Key identity notions: rigor, openness, solidarity, principles

 Instead of opposing, Druze will propose.
.  a specific economic development Druze Authority could be created representing the Mayors of the villages and the leaders of the community.
Its role will be to define a common development program,
to initiate the actions and to give or not agreement to proposals,
to focus efforts on the most relevant economic sectors for the Druze, such as agriculture, crafts, forests, tourism, or software creation, all sectors allowing to fix the Druze working population within the Druze territory,
to become the common interface with the Israeli authorities,
to allocate the money to be invested relatively to needs and equity principles,  
to stay in close relation with the scientific committee to cross and enrich both programs possibilities.

. the already existing Druze actor, industrials, banks, craftsmen, farmers, will be associated to the programing process as much as they will, and to the execution phases as much as they could.
Every village, every mayor and his team, will get in charge of a part of this program in order to maximize efficiency and to make it visible to every family,

. the program will be presented, discussed and coordinated with the Authority for the economic development in the minorities sector.
It will integrate the 5 years program of investment already existing, concerning electric and water distribution, improving the roads network and the transportation system.



Others action should be part of the internal actions programed, such as
. redefining the place and role of Druze women in the working side of the community, in benefiting  of their high education level,
. to increase the education effort on the knowledge of religion, tradition, and on the good practice of new technologies, including internet,
. to develop, culture, music, sport infrastructure and participation.


External

Urbanization

Key identity notions: knowledge, transmission, openness, adaptability
To participate, rather than to resist, to the strong trend for urbanization that accelerates everywhere in the world, is a must for a rural society like the Druze one.
The objective here would be to find a way that does not weaken the villages tradition and role that is a decisive element of Druze identity.
It could be obtain in two ways.

To initiate special relationship between the Druze community and significant town in its surrounding:
. creation of a committee for urban/rural relationship, including some village mayors, and representatives of economy, education, culture,
. selection of towns, such as Haifa, Nazareth, Akko,
. conception of project for special relationship, in different fields such as financing, innovation, economic development, tourism, education, to be submitted and discussed with authorities in every town,
. exchanges of ideas, definitions and planning of actions,

To solidify the attachment to the Druze community by Druze men and women who go out of villages for Israeli towns:
. creation of a special page for them in the Web site of the Druze community,
. to associate them into the various programs developed by the Druze, by asking them to participate, to bring ideas, to propose complementary actions,
. to organize in the villages lectures about Druse religion and tradition, for the children of Druze couples living outside,

Relationship with Israel Authorities

Respect, the Druze identity concept, applies to internal life within the community.
In the relationship with external world it should apply too, in particular toward Israeli society and Authority, but in a reciprocal way.
To succeed in getting revers respect from the Israeli, Druze have not to stay in demand but to anticipate and take the initiative.

Key identity notions, rigor, loyalty, openness, adaptability

To take the lead in this relation, Druze could at first prepare a White Paper, summing the different subjects, the present status for every one of them, the precise demands to the Israeli Authority, a suggested planning for realization,

This White Paper will be prepared depending upon the precedent programs, for economic development, urbanization.
It will make specific proposal concerning the protection of what is left of Druze land, the necessary equity for investments in Druze villages relatively to Jewish settlements.

In order to get maximum impact and to ensure its inclusion, this White Paper will be publicized

A review of its application will be made on a yearly basis.

Others actions could be programed in the direction of external publics:
. organization of exchange of information, experiences, knowledge, with corresponding external entities in every field of main Druze activities, agriculture, crafts, tourism……


. organization of tours and meetings for the Young Druze outside of the Community, in order to make known to them this external world in an organized way.